Thèse soutenue

Analyse de données et modélisation méso-échelle des nuages de CO2 dans les nuits polaires martiennes

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Auteur / Autrice : Vincent Caillé
Direction : Anni MaattanenAymeric Spiga
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Astronomie et astrophysique
Date : Soutenance le 31/01/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Atmosphères, observations spatiales (Guyancourt, Yvelines ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Laurence Picon
Examinateurs / Examinatrices : Mathieu Vincendon, Naomi Murdoch, Olivier Forni
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathieu Barthelemy, Fleur Couvreux

Résumé

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Les nuages de glace de CO2 troposphériques sont des objets particulièrement intéressants : d'un côté il s'agit de rares cas de condensation du composant atmosphérique majoritaire, de l'autre, la proximité de la surface implique des interactions saisonnières tout au long de l'année. Ces interactions sont à la fois les changements d'état par condensation/sublimation au niveau des calottes polaires, mais aussi des échanges directs d'aérosols avec la surface, comme le soulèvement de grains de poussière qui servent de noyaux de condensation. Ces nuages jouent un rôle primordial dans l'évolution du climat martien de par leurs effets radiatifs, il est donc important d'être en mesure de modéliser correctement leur formation et leur dynamique. La dynamique des nuages troposphériques implique notamment un potentiel convectif qui n'a jusque là jamais été étudié par un modèle résolvant la convection. Dans un premier temps, notre étude se porte sur les observations d'aérosols dans la troposphère. Puisque les missions ayant récoltées des observations de nuages polaires de glace de CO2 dans la très basse atmosphère ne sont pas nombreuses, il est crucial de développer des méthodes numériques qui permettront de récupérer la plupart des détections. Il a été montré que l'altimètre MOLA, ayant opéré à bord de la sonde Mars Global Surveyor, a observé des structures d'aérosols dans la troposphère, notamment des nuages de glace de CO2, lors de sa mission de cartographie de la topographie de la surface martienne. Les études précédentes du jeu de données ont été confronté à la difficulté que représente le nombre d'observations et nous montrons qu'avoir recours à des méthodes de machine learning de type clustering permet d'extraire bien plus de détections. Nos résultats sont ensuite comparés aux observations d'autres missions ayant fourni des informations sur les cycles des aérosols pour tirer des conclusions sur la composition des structures atmosphériques. Nous retrouvons la plupart des phénomènes atmosphériques récurrents tout en apportant des observations complémentaires, ce qui permet de dresser une climatologie plus complète. Dans certains cas, il est difficile de déduire la composition de certaines structures du fait de la corrélation entre les différents cycles. En particulier, les processus de formation et la dynamique des nuages de glace de CO2 font également intervenir la poussière et la glace d'eau. Ces nuages ont un potentiel convectif qui n'a jamais été étudié par un modèle capable de résoudre la convection. Nous utilisons donc une version méso-échelle du modèle de climat global du LMD dont la résolution permet de résoudre les grandes turbulences responsables des transferts de chaleur, pour étudier la formation et la convection éventuelle des nuages de glace de CO2 dans les nuits polaires. Grâce au couplage récent d'un modèle microphysique des nuages de glace de CO2 à ce modèle, nous montrons avec des simulations idéalisées dans la nuit polaire qu'une faible perturbation en température, pouvant être causée par la propagation d'ondes de gravité, suffit à permettre la formation d'un nuage. La convection de ce nuage se fait en plusieurs étapes et nous déterminions la sensibilité de celle-ci à la température de la perturbation initiale mais aussi aux conditions atmosphériques (poussière disponible et vents horizontaux). Il en résulte que la formation du nuage et sa convection se déroulent sur des échelles de temps très courtes de l'ordre de la dizaine de minutes. Les nuages atteignent une altitude maximale, la convection ne semble donc pas pouvoir expliquer des observations au delà d'une certaine altitude. Les simulations réalisées par ce modèle sont idéalisées et de nombreuses perspectives sont évoquées pour éventuellement améliorer les résultats obtenus.