Thèse soutenue

Les véhicules autonomes et les visions pour l'aménagement des villes. Une comparaison internationale

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Auteur / Autrice : Adrián Gómez Mañas
Direction : Xavier Desjardins
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement et urbanisme
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Médiations, Sciences des lieux, sciences des liens (Paris ; 2020-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier Bernier
Examinateurs / Examinatrices : Juan Pablo Bocarejo
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Roseau, Frédérique Hernandez

Résumé

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L’objectif de cette thèse est de comprendre comment les villes se préparent à l’arrivée des véhicules autonomes, et réciproquement comment cette technologie a déjà commencé à transformer les villes avant même son déploiement. L'hypothèse principale sur laquelle repose cette recherche est que ces véhicules ont déjà modifié les politiques publiques urbaines actuelles. Ainsi, l'arrivée probable des véhicules autonomes aurait eu un effet transformateur sur les priorités et les actions que l'on mène dans le champ des mobilités et, plus largement, sur les politiques urbaines. À partir de là, deux grandes hypothèses se dégagent : -D'un côté, que les études prospectives, les représentations et l'imaginaire qui se développent autour des véhicules autonomes ont une influence sur les différents acteurs-clés de la décision ; -D'autre part, que les discours sur les opportunités et les menaces engendrées par les véhicules autonomes sont liés aux enjeux spécifiques à chacun des acteurs. Ainsi, chaque acteur tente de faire en sorte que son discours sur les véhicules autonomes s'intègre au mieux dans ses stratégies institutionnelles, politiques ou entrepreneuriales. Pour mener cette étude, une comparaison a été faite entre Paris, les Émirats Arabes Unis (Abou Dhabi et Dubaï), et Bogota. Les territoires ont été choisis dans l’objectif de retrouver des contextes très différents, mais communs sur trois éléments : ce sont des villes influentes, le véhicule autonome est un objet important pour de nombreuses entreprises locales, enfin, leurs services d’urbanisme ont produit des réflexions sur le sujet de la mobilité autonome. La méthode principale employée est l'entretien auprès d'acteurs métropolitains issus de milieux divers : des décideurs des collectivités publiques, autant de la sphère politique que des techniciens, des institutions de conseil ou des experts avec un pouvoir d'influence sur les décisions, ainsi que des entreprises privées. Plus de cinquante entretiens ont été réalisés. Ce travail est accompagné et complété par l'écoute de conférences et la lecture de littérature scientifique, ainsi que par l'analyse de documents officiels et, enfin, d'articles de presse ou d’interventions sur des sites Internet, afin de suivre les derniers tournants d'un sujet soumis à des évolutions constantes et des changements rapides. Nous avons pu observer des discours très variés en fonction du contexte territorial, du profil de la personne enquêtée ou de la structure représentée. Cependant, certains éléments restent constants à travers la majorité des sources. Par ailleurs, beaucoup d’acteurs ne voient pas la technologie comme une fin en soi, mais plutôt comme un outil pour atteindre d’autres objectifs, ou alors comme un objet utopique et lointain. Enfin, une analyse des actions confirme l’hypothèse de départ, mais d’une manière plus nuancée : l’essoufflement progressif de l’engouement envers les véhicules autonomes a renforcé la prudence.