Thèse soutenue

Les « petits gestes » dans leur anthropologie communicationnelle. Étudier la « digipulation » des applications mobiles

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Auteur / Autrice : Inès Garmon
Direction : Étienne Candel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 27/03/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuël Souchier
Examinateurs / Examinatrices : Camille Alloing, Anthony Masure
Rapporteurs / Rapporteuses : Julia Bonaccorsi, Fabienne Martin-Juchat

Résumé

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Cette thèse explore les gestualités avec lesquelles, quotidiennement, on « triture » l’écran tactile pour utiliser ses applications : on « tap » ; on « swipe », ou encore on « scroll ». Il s’agit de comprendre comment ces modalités d’interaction ordinaires sont traversées de normes, d’enjeux, investies par des acteurs qui les mettent en place, et d’autres qui les actualisent. Pour les analyser, elle propose un concept, celui de « petit geste », et une notion, la « digipulation ». Dans une perspective épistémologique, la première partie construit une approche communicationnelle, compréhensive et interdisciplinaire de ces gestes, et assume une posture critique sur la conception des interfaces. La seconde partie montre que la digipulation est une écriture, dont les « petits gestes » sont des outils. Elle analyse les procédés permettant la digitalisation du doigt sur l’écran, puis elle revient sur le fonctionnement scripturaire du numérique et sur les mythologies guidant les appropriations des interfaces par les utilisateurs. La troisième partie s’intéresse aux « petits gestes » au regard du fonctionnement des dispositifs numériques en général. Non seulement ils rendent compte de la centralité du corps dans la conception, mais en plus, ils servent le déploiement du « capitalisme affectif » sur mobile. Leur base technique offre en outre d’approcher les écrans et leur naturalisation dans leur ensemble. Enfin, la quatrième partie montre que ces gestualités servent les prétentions des industries sur le corps. Leur design impose certains modes d’être, tandis que leur fonctionnement configure l’énonciation, un certain ethos, ainsi que des dynamiques de conformation anthropologiques.