Thèse soutenue

Rôle macroscopique des interfaces solide-liquide et liquide-gaz sur l'interaction eau-roche en milieu poreux

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Auteur / Autrice : Armin Mozhdehei
Direction : Lionel MercuryAneta Slodczyk
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Univers
Date : Soutenance le 12/05/2023
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie, Matériaux, Sciences de la Terre et de l'Univers (2012-.... ; Centre-Val de Loire)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la terre d'Orléans (2010-....)
Jury : Président / Présidente : Mohamed Azaroual
Examinateurs / Examinatrices : Marialore Sulpizi, Patrice Creux
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Le Caër, Johannes Lützenkirchen

Résumé

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Dans l'étude des interactions eau-roche, l’aire de surface des interfaces est un point d’attention depuis longtemps pour les géochimistes, mais la réactivité locale le long des interfaces joue également un rôle important. Généralement, on considère que les propriétés volumiques des phases en interaction décrit bien les forces motrices macroscopiques et le transfert de masse résultant. Cependant, les observations directes sur le terrain des transitions de phase ont remis en cause ce classicisme, avec de claires indications que la taille des pores, la distance à l’interface solide, ou bien la présence d'une interface liquide-air incurvée, peuvent entraîner les transitions de phase sur des voies réactionnelles inattendues. Deux types d'expériences ont été menées, l’une à l'échelle de l'interface, principalement centrée sur l’interface eau-solide, et l’autre à l'échelle du pore, tournée vers l'influence de ponts capillaires sur la géochimie intra-porale. Tout d'abord, des mesures de micro-spectroscopie infrarouge aux interfaces, utilisant un micro-faisceau (source laser et synchrotron) et un microscope confocal, ont été réalisées sur une cavité micrométrique fermée (inclusion fluide) pour explorer la variation de l'énergie vibratoire de l'eau en fonction de la distance à l’interface solide. Les données hyperspectrales ont affiché une signature dépendant de la distance pour l'eau sur une épaisseur de 1 ± 0,5 μm en lien avec l’état de surface du solide (effet hydrophobe) et des énergies de surface résultantes. La conversion de la signature spectrale près de l’interface du quartz en énergie libre de Gibbs conduit à une signature de surface de 600 J/mol à température ambiante (22°C) et de 1000 J/mol à plus haute température (155°C). Ce potentiel chimique croissant modifie évidemment la réactivité le long d'une telle interface solide-liquide, et affecte une quantité importante d'eau. Il en ressort que les interactions eau-roche dans les pores, les canaux et les cavités doivent tenir compte de la chimie de surface des minéraux et pas seulement de leur composition, de leur forme ou de leur taille. Deuxièmement, la variation de réactivité dans un réseau de pores est étroitement liée à la présence (ou non) de ponts capillaires liquide-air et à leur intensité capillaire. Nous avons exploité des puces nanofluidiques pour y établir un état capillaire contrôlé en ajustant l'humidité relative. Le phénomène de cavitation de l'eau et la cinétique de l'évaporation capillaire tenant compte de la forme des pores montrent les relations de cause à effet entre l'humidité relative et l'effet capillaire. Ces mesures remettent en question l'utilisation systématique des données macroscopiques sur les phases volumiques pour évaluer et prédire comment les interactions eau-roche se produisent et évoluent avec le temps dans les milieux poreux, en particulier dans les aquifères non saturés en eau.