Thèse soutenue

Évaluation probabiliste des limites de fatigue et amélioration par des essais expérimentaux et numériques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lujie Shi
Direction : Leila Khalij
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie mécanique
Date : Soutenance le 25/01/2023
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique, sciences de l’ingénieur, matériaux, énergie (Saint-Etienne du Rouvray, Seine Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation : Institut national des sciences appliquées Rouen Normandie (Saint-Etienne-du-Rouvray ; 1985-....)
Laboratoire : Laboratoire de mécanique de Normandie (Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Maritime ; 1993-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Panier
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Palin-Luc, Julien Baroth, Eduardo de Cursi Souza, Cécile Mattrand
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Palin-Luc, Julien Baroth

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse a pour objectif l’amélioration de l’estimation de la moyenne et de l’écart type de la limite de fatigue à partir d’essais expérimentaux et de simulations numériques au travers d’une méthode dite de l’escalier (ou staircase). Une fois la durée de vie cible fixée (e.g. 10⁶ cycles), cette approche consiste à appliquer sur chaque éprouvette, une amplitude de chargement avec des paliers ascendants ou descendants jusqu’à rupture ou non de l’éprouvette. La limite de fatigue est alors estimée à partir de la médiane d’une distribution de probabilité. Cependant, le pas des paliers de chargement est connu comme étant problématique car, s’il est mal ajusté il peut mener à des erreurs dans l’estimation de l’écart type. Ainsi nous avons proposé d’une part, une approche non paramétrique de type Kernel et, d’autre part, une approche basée sur l’échantillonnage Bayésien à entropie maximale combinée à un échantillonnage Latin Hypercube. Afin d’obtenir un premier jeu de données expérimentales, des essais utilisant le protocole staircase ont été réalisés en flexion vibratoire sur un excitateur électrodynamique (pot vibrant). En effet, pour réduire la dispersion sur l’estimation de la limite de fatigue, un nombre relativement élevé d’éprouvettes est nécessaire, ce qui peut augmenter les coûts mais aussi les durées des essais, notamment sur un système conventionnel limité en fréquence. Ainsi, un premier travail a été mené pour tester des éprouvettes en acier à une fréquence proche de leur premier mode de résonance. Cependant, les machines vibratoires de type pot vibrant sont connues pour générer une excitation en accélération. Nous avons donc proposé une technique pour réaliser un contrôle en déformation à amplitude constante avec une excitation au plus près de la résonance. Le système permet de maintenir des niveaux de déformation constants tout au long de l’essai malgré la variation de la fréquence de résonance due à la présence de fissure. Des post-traitements ont été réalisés sur les données expérimentales afin d’obtenir des distributions de la limite de fatigue et d’évaluer l’incertitude sur la méthode de l’escalier par un échantillonnage Bootstrap. Les résultats montrent que la méthode staircase présente une incertitude considérable sur l’écart-type. C’est pourquoi, nous avons envisagé une distribution non paramétrique pour améliorer l’estimation de la limite de fatigue et sa dispersion. Ainsi, nous avons proposé une approche de type Kernel - KDE (Kernel Density Estimation) - combinée à une correction non linéaire du biais de l’écart type pour optimiser la largeur de bande. Pour tester cette approche, des données numériques ont été simulées avec Python, afin de réaliser une étude de sensibilité d’un ensemble de paramètres, comme le nombre d’éprouvettes ou encore les pas entre les paliers de chargement. Les différentes comparaisons menées ont permis de démontrer que la méthode non-paramétrique est plus précise qu’une méthode classique, notamment en ce qui concerne l’écart type estimé. Enfin, dans la dernière partie de ce travail, afin d’éviter les limitations intrinsèques causées par le palier de chargement, une approche de Bayes à entropie maximale combinée à un échantillonnage Latin Hypercube (Bayes-LHS) a été proposée. Cette approche abandonne complètement le pas fixe de chargement et utilise de manière itérative les informations de l’étape précédente pour reproduire la méthode de l’escalier. Cette approche, nécessitant encore des développements, est une première étape qui tend à prouver que le Bayes-LHS fournit un protocole de calcul rapide pour arriver à une estimation prometteuse.