Des sciences naturalistes à la culture scientifique : luttes de territoires et (re)classements au muséum

From natural sciences to science literacy : boundaries struggles and (re)categorization at the museum

• Auteur / Autrice : Anna Mesclon
• Direction : Annie Collovald, Bernard Lehmann
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance le 10/03/2023
• Etablissement(s) : Nantes Université
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Nantais de Sociologie
• Jury : Président / Présidente : Marie Cartier
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Vincent Dubois
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Virginie Albe, Frédéric Poulard

Mots clés

Mots clés contrôlés

Diffusion de la culture

Pédagogie institutionnelle

Personnel

Musées scientifiques et techniques

Mots clés libres

Hiérarchies culturelles

Intermédiaires culturels

Trajectoires professionnelles

Sciences naturelles

Pratiques naturalistes

Cultural hierarchies

Cultural mediators

Résumé

Cette thèse pose aux sciences et à la nature des questions que la sociologie pose régulièrement aux arts et à la culture. À partir du cas d’un muséum d’histoire naturelle, elle montre comment le travail dans la culture scientifique est pris dans une tension entre science et art, culture et enseignement, indétermination et codification. Le muséum étudié, institution séculaire, est double : longtemps lieu de science, il est aujourd'hui scientifiquement déclassé. Longtemps exclu des circuits institutionnels de la culture, il est aujourd'hui une institution culturelle. Fondée sur une enquête de terrain et l’étude d’archives, l’étude porte à la fois sur les enjeux institutionnels, symboliques et pratiques du travail de « mise en culture des sciences » qui s’y opère. La première partie reconstitue la genèse des tensions observées au présent en étudiant les transformations du musée depuis le milieu du 20ème siècle. L’analyse se porte ensuite sur les trajectoires et rapports à l’institution des acteurs qui y œuvrent aujourd'hui. La dernière partie est consacrée à l’étude de la construction de l’offre culturelle du muséum. Au fil de ces trois parties sont mises au jour des disputes et des hiérarchies. Deux grandes tensions traversent l’institution. La première porte sur le rôle scientifique du musée : doit-il plutôt produire de la connaissance naturaliste et promulguer une définition pratique des sciences, ou plutôt être un lieu de mise en culture de la science académique et faire reconnaître les frontières de la science légitime ? Ensuite, c’est la manière de mettre les sciences en culture qui clive : le musée doit-il plutôt être un lieu de répétition pédagogique de savoirs sur les sciences, ou bien un lieu de construction d’une réflexion originale en la matière ? Les prises de position sur ces questions, si elles sont partiellement liées à la position occupée dans le musée, recouvrent des enjeux de classement et de placement de soi irréductibles à des identités professionnelles : pour saisir les clivages qui traversent le muséum, il faut étudier son environnement, son histoire, mais aussi celle de ses membres.

This thesis asks to science and nature questions that sociology traditionally asks to arts and culture. Based upon the study of a Natural History Museum, it shows how the work in the scientific culture is caught between science and art, culture and education, indeterminacy and codification. The Museum in question, an age-old institution, has a dual nature: it was for a long time a place of science, and now it is scientifically downgraded. It was for a long time « out of the culture », and now it is a cultural institution. Based upon a field survey and the study of archives, the thesis offers a combined study of the institutional, symbolic and practical issues regarding the effort of science’s “mise en culture” that the museum is making. The institution is living through two major tensions. First, should it produce naturalist knowledge and promote an applied definition of sciences, or should it rather be a place of academic science’s “mise en culture” based on the researchers’ authority ? Then, must the Museum be a place of pedagogical transmission, or a place in which an original reflection on that topic is built? The stances on these matters are partially related to the place that one occupies in the Museum. Nonetheless, they cannot be reduced to professional identities. In order to understand the divisions that the Museum is experiencing, its background, its history, but also those of its members, must be studied.