Utilisation spatio-temporelle des paysages anthropisés multifonctionnels par les mammifères africains : tester le principe d'anthropodépendance
Auteur / Autrice : | Alice Bernard |
Direction : | Hervé Fritz, Chloé Guerbois, Jan Vender |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie |
Date : | Soutenance le 07/07/2023 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Desouhant |
Examinateurs / Examinatrices : Colleen T. Downs, Claude Fischer, Eloy Revilla, Meredith Root-Bernstein, Sonia Saïd | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Colleen T. Downs, Claude Fischer, Eloy Revilla |
Résumé
La biodiversité mondiale subit une sixième extinction de masse principalement à cause des activités humaines. Elle ne pourra être préservée en protégeant seulement 30% de la surface terrestre, comme le prévoient les objectifs de la COP 15. Des chercheurs proposent de créer des territoires partagés entre humains et espèces sauvages pour assurer la connectivité entre les aires protégées et reconnecter humains et nature (« Shared Earth »). Pour cela, il est nécessaire de savoir quels mammifères sauvages peuvent utiliser les habitats modifiés par les humains, comment le font-ils, et quels traits d’histoire de vie leur permettent de tirer avantage de ces nouveaux environnements. En effet, le modèle conceptuel sur l’anthropodépendance prédit des utilisations de l’espace et des ressources anthropiques variables en fonction des espèces. Les comportements spatio-temporels des mammifères sauvages présents dans la Reserve de Biosphère de la Garden Route, un paysage multifonctionnel en Afrique du Sud, ont été suivis grâce à des pièges photographiques et un questionnaire en ligne. Combiner ces méthodes permet d’obtenir des informations complémentaires, d'augmenter la couverture spatiale et le nombre de données, tout en impliquant diverses parties prenantes dans le processus de conservation. L’utilisation du territoire anthropisé ainsi que la tolérance des mammifères vis-à-vis des perturbations d’origine humaine (directes ou structurelles) se sont avérées dépendantes des espèces, témoignant de la diversité des stratégies développées par celles-ci. L’évitement temporel des humains semble cependant être la stratégie la plus répandue. Les zones fortement modifiées par l'homme semble être plus favorables aux espèces de petites tailles et aux espèces avec un régime alimentaire généraliste plutôt qu’aux carnivores strictes. La préservation d’habitats naturels dans les territoires anthropisés, pour laquelle les initiatives privées sont fondamentales, permet à certains mammifères d’utiliser ces espaces, ce qui en fait un atout pour la conservation de certaines espèces, en appui aux aires protégées.