Utilisation d’un groupe sur Facebook dans l’apprentissage du coréen LV3 en lycée

Using Facebook Group in Learning Korean LVC in High School

• Auteur / Autrice : Miran Kang
• Direction : Christian Ollivier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Didactique des langues
• Date : Soutenance le 20/11/2023
• Etablissement(s) : La Réunion
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres et sciences humaines, Droit économie gestion, Sciences politiques (Saint-Denis, La Réunion)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut coopératif austral de recherche en éducation (Saint-Denis, Réunion) - Institut Coopératif Austral de Recherche en Éducation / ICARE
• Jury : Président / Présidente : Elke Nissen
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Elke Nissen, Jean-François Bourdet, Soyoung Roger-Yun, Muriel Grosbois
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Bourdet, Soyoung Roger-Yun

Mots clés

Mots clés contrôlés

Étude et enseignement -- Locuteurs du français

Coréen (langue)

Mots clés libres

Facebook

LV3 coréen

Communauté

Lre

Formel et informel

Spa

Facebook

Language learning

Korean

Formal informal

Résumé

Notre intérêt vis-à-vis de l’utilisation d’un réseau social dans le cadre d’un apprentissage s’est manifesté en observant l’évolution d’un groupe fermé sur Facebook (FB) d’élèves apprenant le coréen LV3 au lycée Magendie (lycée M.) à Bordeaux. Ce groupe a été créé par les élèves eux-mêmes sans l’intervention d’une tierce personne. Il remplit donc la première caractéristique importante d’une communauté, expliquée dans Dillenbourg et al. (2003), qui est le « rassemblement volontaire par des membres ». Car l’état de l’art sur l’utilisation de FB dans l’apprentissage nous apprend que les groupes observés pour les études sont souvent créés à l’initiative des enseignants dans un cadre pédagogique pour faire travailler les élèves. Dans ces groupes, il y a peu d’interactions entre l’enseignant et les élèves, ce qui n’est pas le cas du groupe de notre étude. Les membres de ce groupe, persistant et actif, entretiennent une relation affective dans ce réseau social tout en développant, en français et en coréen, « un fond de connaissances, un ensemble de valeurs, une histoire et des expériences concentrées sur une pratique commune » Chanier et Cartier (2006). Cette expérience dans un groupe fermé de la section coréenne en tant que membre et enseignante nous conduit à étudier ce dispositif d’un point de vue didactique. Cette présente étude porte donc tout particulièrement sur les caractéristiques de la communauté, du continuum entre le formel et l’informel, ainsi que les phénomènes langagiers des apprenants tels que les Language Related Episodes ainsi que les Séquences Potentiellement Acquisitionnelles. Cette étude s’intéresse aux questions suivantes : dans quelle mesure le groupe sur FB des élèves apprenant le coréen LV3 constitue-t-il une communauté ? Quelles sont les caractéristiques de cette communauté ? Quel genre de pratique langagière émerge de ce groupe singulier de lycéens et de leur enseignante dans un contexte complexe qui se situe entre scolaire et extrascolaire ? Après analyse, nous avons constaté que le groupe FB des élèves de coréen comprend les quatre dimensions caractéristiques de la communauté : - Dimension relationnelle : les échanges socioaffectifs et sociocognitifs, la participation active des membres, l’implication, l’engagement mutuel ainsi que l’entraide entre les membres. - Dimension identitaire : le sentiment d’appartenance des membres, la culture commune (valeur, règles, rites, langage commun…), la construction et le développement d’identité ainsi que le self-awareness du groupe. - Dimension organisationnelle : l’entreprise commune négociée entre les membres, la gestion de conflit, l’organisation informelle et atomique. - Dimension espace-temps : la longévité du groupe et l’espace commun fréquenté par les membres. Quant aux pratiques langagières propres à cette communauté, nous constatons l’apparition régulière de translanguaging, l’utilisation du langage commun comme codes que seuls les membres de ce groupe comprennent. Les épisodes relatives aux langues (Language Related Episodes) sont récurrents dans ce groupe. Cela démontre la stratégie métacognitive des membres dans l’apprentissage du coréen. Les Séquences Potentiellement Acquisitionnelles (SPA) lexique et syntaxique, les Séquences d’Évaluations Normatives ainsi que les Séquences Conversationnelles Énonciatives sont présentes dans notre corpus. Cette étude se veut intéressante dans le sens où nous avons pu étudier le lien entre la communauté et l’apprentissage dans une situation qui se situe entre le formel et l’informel. Notre étude est le fruit d’une observation d’un groupe de lycéens apprenant le coréen, une langue considérée « rare » en France pendant trois années scolaires, ce qui constitue un corpus plutôt rare. Cette étude a donc pour objectif d’apporter une valeur ajoutée aux études sur l’utilisation de réseaux sociaux dans l’apprentissage d’une langue étrangère chez les adolescents.

Our interest in the use of a social network as part of learning was manifested by observing the evolution of a closed group on Facebook (FB) of students learning Korean LV3 at Magendie high school (lycée M.) in Bordeaux. This group was created by the students themselves without the intervention of a third person. It therefore fulfills the first important characteristic of a community, explained in Dillenbourg et al. (2003), which is “voluntary assembly by members”. Because the state of the art on the use of FB in learning teaches us that the groups observed for studies are often created at the initiative of teachers in an educational framework to make students work. In these groups, there is little interaction between the teacher and the students, which is not the case in the group in our study. The members of this group, persistent and active, maintain an emotional relationship in this social network while developing, in French and Korean, “a fund of knowledge, a set of values, a history and experiences concentrated on a common practice” Chanier and Cartier (2006). This experience in a closed group of the Korean section as a member and teacher leads us to study this system from a didactic point of view. This present study therefore focuses particularly on the characteristics of the community, the continuum between the formal and the informal, as well as the language phenomena of learners such as Language Related Episodes as well as Potentially Acquisitional Sequences. This study addresses the following questions: to what extent does the FB group of students learning Korean LV3 constitute a community? What are the characteristics of this community? What kind of language practice emerges from this unique group of high school students and their teacher in a complex context that lies between school and extracurricular?After analysis, we found that the FB group of Korean students includes the four characteristic dimensions of the community: - Relational dimension: socio-affective and socio-cognitive exchanges, active participation of members, involvement, mutual commitment as well as mutual assistance between members. - Identity dimension: the members' feeling of belonging, the common culture (values, rules, rites, common language, etc.), the construction and development of identity as well as the self-awareness of the group. - Organizational dimension: the joint enterprise negotiated between members, conflict management, informal and atomic organization. - Space-time dimension: the longevity of the group and the common space frequented by the members. As for the language practices specific to this community, we note the regular appearance of translanguaging, the use of common language as codes that only the members of this group understand. Language Related Episodes are recurring in this group. This demonstrates the members’ metacognitive strategy in learning Korean. Lexical and syntactic Potentially Acquisitional Sequences (PAS), Normative Evaluation Sequences as well as Enunciative Conversational Sequences are present in our corpus. This study is intended to be interesting in the sense that we were able to study the link between the community and learning in a situation which lies between the formal and the informal. Our study is the result of an observation of a group of high school students learning Korean, a language considered “rare” in France, for three school years, which constitutes a rather rare corpus. This study therefore aims to provide added value to studies on the use of social networks in learning a foreign language among adolescents.