Thèse soutenue

Problèmes de synchronisation dans les réseaux dynamiques multi-agents

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Auteur / Autrice : Louis Penet de Monterno
Direction : Bernadette Charron-Bost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 19/10/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'informatique de l'École polytechnique (Palaiseau, Essonne) - Laboratoire d'informatique de l'École polytechnique [Palaiseau] / LIX
Jury : Président / Présidente : Benjamin Doerr
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Charron-Bost, Arnaud Casteigts, Sébastien Tixeuil, Stephan Merz, Sergio Rajsbaum, George Giakkoupis, Karine Altisen
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud Casteigts, Sébastien Tixeuil

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Nous considérons un réseau d'agents reliés par un graphe de communication dynamique et nous nous plaçons dans un modèle de calcul consistant en une succession de rounds synchrones. Nous étudions différents problèmes de synchronisation et coordination dans le contexte de départs et initialisations arbitraires.Tout d'abord, nous étudions le problème de synchronisation du Firing Squad consistant à ce que les agents « fassent feu » simultanément, i.e., au même round, malgré des départs asynchrones. Ce problème nécessitant des hypothèses fortes pour être résoluble, nous introduisons le problème plus faible où les agents doivent faire feu, non pas au même round, mais à des rounds congrus modulo un certain entier P. Nous présentons un algorithme qui résout ce problème sous des hypothèses de connectivité du graphe de communication bien plus faibles : alors que la synchronisation parfaite pour le Firing Squad exige une connexité forte entre les agents, non garantie dans de nombreux contextes, la synchronisation modulo P est réalisable lorsqu'il existe un agent connecté à tous les autres agents dans toute période de temps (rounds consécutifs) bornée.La correction de l'algorithme que nous présentons est difficile à prouver du fait d'une explosion combinatoire du nombre de ses exécutions. C'est pourquoi, nous donnons ensuite la preuve formelle des propriétés de correction de notre algorithme avec l'assistant de preuve Isabelle.Nous considérons ensuite le modèle des algorithmes « auto-stabilisants » qui doivent atteindre un état « correct », quels que soient les états initiaux arbitraires des agents. Nous étudions le problème de la synchronisation modulo P : chaque agent détient une horloge et toutes ces horloges locales doivent être congrues modulo P à partir d'un certain round. Ce problème a été étudié par le passé dans le cadre des réseaux statiques fortement connexes. De plus, les agents sont supposés disposer d'informations globales sur le réseau (e.g., le nombre d'agents).Notre objectif, dans la seconde partie de cette thèse, est d'étudier s'il est possible de relaxer ces hypothèses. Nous commençons par établir l'impossibilité de concilier l'absence de connaissance globale avec l'utilisation d'algorithmes à états finis. Nous proposons alors une variante auto-stabilisante de l'algorithme de consensus MinMax pour la synchronisation modulo P. Cet algorithme tolère une très grande dynamicité des liens de communication mais requiert une mémoire infinie.Nous introduisons ensuite un algorithme que nous appelons SAP (pour Self Adaptive Period). Son espace des états est infini mais seul un nombre fini d'états est atteint dans chacune des exécutions. On parle alors d'algorithme à mémoire finie mais non bornée. Nous démontrons la correction de SAP dans les réseaux dynamiques avec un diamètre dynamique fini mais inconnu. Nous étendons ensuite ce résultat à la classe plus générale des réseaux dynamiques centrés.Pour finir, nous étudions le comportement de l'algorithme SAP dans les modèles de communications probabilistes. Il ne s'agit plus de prouver une propriété de chaque exécution de l'algorithme, mais une hyperpropriété probabiliste -- ici la synchronisation modulo P avec haute probabilité --, c'est à dire une propriété de l'ensemble de ses exécutions. De façon générale, les preuves d'hyperpropriétés sont plus délicates que les preuves de simples propriétés, et nécessitent des techniques différentes. En l'occurrence, nous définissons une hiérarchie de diamètres probabilistes. À partir des deux premiers diamètres de cette hiérarchie, nous prouvons que SAP résout la synchronisation modulo P avec haute probabilité. Cette preuve s'applique à un grand nombre de modèles de communications probabilistes, notamment les modèles de propagation de rumeur comme les modèles PULL, PUSH et PULLPUSH.