Thèse soutenue

Structured Codes for Cryptography : from Source of Hardness to Applications

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Auteur / Autrice : Maxime Bombar
Direction : Alain Couvreur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques et informatique
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'informatique de l'École polytechnique (Palaiseau ; 1988-....) - Laboratoire d'informatique de l'École polytechnique [Palaiseau] / LIX
Jury : Président / Présidente : Adeline Roux-Langlois
Examinateurs / Examinatrices : Alain Couvreur, Steven D. Galbraith, Gilles Zémor, Thomas Debris-Alazard, André Chailloux, Lisa Maria Kohl, Damien Stehlé
Rapporteurs / Rapporteuses : Steven D. Galbraith, Gilles Zémor

Résumé

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Dans cette thèse, nous nous intéressons à la cryptographie fondée sur les codes correcteurs d'erreurs, et plus particulièrement sur ceux possédant une forte structure algébrique. La cryptographie à base de codes est ancienne, puisque McEliece proposait déjà en 1978 un schéma de chiffrement reposant, entre autres, sur la difficulté du problème de décodage. Il est important de noter que le cryptosystème de McEliece est encore aujourd'hui résistant aux attaques, y compris à l'aide d'un ordinateur quantique (même si ses paramètres ont dû être mis à jour pour s'adapter aux nouvelles normes de sécurité). En particulier, cela fait de McEliece le plus ancien cryptosystème avec cette propriété. En effet, il est connu depuis les années 1990 que l'algorithme de Shor présente une menace importante pour la cryptographie actuellement utilisée en pratique. Néanmoins, le système de McEliece souffre d'un gros inconvénient : ses clés publiques sont énormes. Afin de résoudre ce problème de taille, il a été proposé d'utiliser des codes correcteurs d'erreurs avec une structure algébrique additionnelle comme les codes quasi-cycliques, offrant une représentation plus compacte et de meilleures performances. Cependant,il est fondamental de s'assurer que cette efficacité ne se fasse pasau détriment de la sécurité. Ceci est d'autant plus important que le NIST (National Institute for Standards and Technology) a annoncé que le prochain standard de chiffrement post-quantique serait choisi parmi trois candidats, dont deux (BIKE et HQC) utilisent des codes structurés. Néanmoins, HQC est fondé sur un paradigme différent de celui de McEliece : sa sécurité repose sur la difficulté d'une variante dite décisionnelle du problème de décodage. Si dans le cas des codes génériques il est connu que les variantes de recherche et de décision sont en réalité équivalentes, la situation est beaucoup moins claire dans le cas des codes structurés pour lesquels aucune réduction de recherche-à-décision n'est connue. Cependant, l'existence de réductions théoriques vers des problèmes dont la difficulté est bien établie est une caractéristique importante pour accroître la confiance en un cryptosystème. En particulier, l'une des contributions de cette thèse est une attaque sur des chiffrements à base de codes en métrique rang (une autre forme de codes structurés) qui ne possédaient pas ce type de réduction. C'est dans ce contexte que se place la deuxième partie de cette thèse : inspirés par des techniques utilisées en cryptographie à base de réseaux euclidiens, nous donnons la première réduction de recherche-à-décision pour certaines familles de codes quasi-cycliques. Elle repose sur une nouvelle interprétation de ces codes à l'aide d'outils issus de la théorie des corps de fonctions en caractéristique positive : les modules de Carlitz. Cependant, cette réduction présente certaines limitations que nous tentons ensuite de lever. Finalement, dans une dernière partie nous explorons une autre application de ces codes structurés dans le domaine du calcul multiparti sécurisé (MPC). L'objectif d'un protocole de MPC est de permettre à plusieurs joueurs d'effectuer un calcul ensemble de telle sorte qu'ils n'aient chacun qu'une connaissance partielle de l'entrée,et que personne ne puisse apprendre autre chose que la sortie. Il s'avère qu'un outil appelé PCG a été récemment introduit afin de distribuer efficacement aux joueurs de longues listes d'éléments aléatoires corrélés qui permettent ensuite d'accélérer les calculs.Notre analyse des codes quasi-cycliques permet alors de donner des fondations théoriques plus solides aux meilleurs constructions de PCG.Enfin, en utilisant pour la première fois la variante décisionnelle du problème de décodage des codes dits quasi-abéliens, dont nous analysons la difficulté à la lumière des techniques développées dans cette thèse, nous sommes capables de lever certaines limitations des constructions de l'état de l'art.