Thèse soutenue

Les précipitations au dessus de la calotte Antarctique : une approche conjointe observations et modélisation

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Auteur / Autrice : Marie-Laure Roussel
Direction : Christophe GenthonJean-Louis Dufresne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des fluides et des solides, acoustique
Date : Soutenance le 01/09/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie dynamique (Palaiseau, Essonne ; 1968-....) - Laboratoire de Météorologie Dynamique (UMR 8539) / LMD
Jury : Président / Présidente : Francis Codron
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Genthon, Jean-Louis Dufresne, Julien Delanoë, Yann Seity, Irina Gorodetskaya
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Codron, Julien Delanoë

Résumé

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La calotte Antarctique, dont le bilan de masse de surface est principalement alimenté par les précipitations, stocke plus de 30 millions de km3 de glace (l’équivalent d’environ 60 mètres de niveau des mers). Toute perturbation de celle-ci a donc un impact direct sur le niveau global des mers. Malheureusement les processus à l'origine des précipitations sont extrêmement difficiles à observer du fait des conditions météorologiques complexes de l'environnement antarctique, et ainsi très peu connus. En croisant les données issues de différents instruments - radar embarqué sur satellite, mesures in-situ et télédétection depuis la surface ainsi que les modèles météorologiques et de climat - l'objectif est d'obtenir la meilleure synthèse possible, de représenter le plus fidèlement et précisément les précipitations dans leur environnement (comprenant la dimension verticale) et la meilleure capacité à prévoir leur évolution. Une première étude climatologique globale ainsi que régionale des précipitations cumulées en surface a été réalisée. Une évaluation des récentes avancées en modélisation (CMIP et ERA5) par rapport à l'unique jeu de données issues d’observations satellitales (CloudSat) pendant 4 années consécutives à l’échelle du continent a permis de mettre en avant la complexité et les nombreux désaccords dans la représentation des précipitations au pôle Sud. Il y a moins de valeurs aberrantes dans les quantités de précipitations simulées mais aucune amélioration notable du biais positif des modèles (surestimation des taux moyens de précipitations aux échelles continentale et régionale, toute l'année, indépendamment de la saison). Puis une analyse événementielle locale des précipitations a été poursuivie dans le cadre de la campagne YOPP, permettant d'étudier à la fois la surface et la verticale pendant une saison d'été austral complète. La divergence entre les modèles et réanalyses atmosphériques ainsi qu'avec les observations concernant les quantités de précipitations est notable. Un biais positif doit être pris en compte lors de l'utilisation des données de modélisation, tant sur l'intensité que la fréquence d'occurrence des événements de précipitation. L'analyse des données locales d'observation de Dumont d'Urville qui acquises pendant plusieurs années consécutives permettent de mettre la campagne YOPP dans un contexte pluriannuel. D'autre part l'étude des réanalyses ERA5 ainsi que des observations satellitales CloudSat sur la verticale complète et nous permet partiellement d'extrapoler l'analyse locale au continent Antarctique. En parallèle, l'exploitation de rapports météorologiques à différentes stations et des réanalyses ERA5 concernant la phase des précipitations a mené à la réalisation d'une analyse à l'échelle climatologique de l'occurrence des précipitations liquides en Antarctique. Ces événements pluvieux se manifestent généralement lors de l'apparition d'une intrusion maritime chaude et humide associée à un blocage anticyclonique. Malgré les différences concernant les quantités de précipitations liquides prédites, les simulations réalisées avec de nombreux modèles (CMIP6) et dans plusieurs scénarios futurs suggèrent que le réchauffement global futur de l'Antarctique s'accompagnera d'épisodes pluvieux plus fréquents et plus intenses.