Thèse soutenue

Intimités clandestines : représentations, expériences et perspectives amoureuses et sexuelles des étudiantes et des étudiants à New Delhi

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jeanne Subtil
Direction : Hugues LagrangeChristophe Z. Guilmoto
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 09/10/2023
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Marta Dominguez Folgueras
Examinateurs / Examinatrices : Hugues Lagrange, Christophe Z. Guilmoto, Christophe Giraud, Stéphanie Tawa Lama-Rewal, Christine Moliner
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Giraud, Stéphanie Tawa Lama-Rewal

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

La famille est une institution sociale particulièrement structurante en Inde tout comme le mariage, qui suit des règles communautaires et reste son affaire. La sexualité hors mariage est socialement sanctionnée, a fortiori pour les femmes qui sont les garantes de l’honneur familial. À partir de 65 entretiens non-directifs menés auprès de jeunes non-marié•es en études supérieures dans trois institutions de New Delhi, j’interroge les socialisations successives et la gestion des normes contradictoires qu’elles produisent, les aspirations et expériences amoureuses et sexuelles des jeunes entrant généralement en conflit avec les attentes de leur famille et les contraintes associées. Situés dans le moment du cycle de vie et l’espace relativement autonomes que constituent les études supérieures, j’observe les rapports de genre à l’aune des relations amoureuses et sexuelles ainsi que la manière dont le couple est défini et peut se négocier dans la durée dans une société où le mariage est quasi-universel. Les socialisations genrées à l’amour et à la sexualité contribuent à opposer sexualité et « amour vrai, » ce dont résulte deux grands ordres relationnels ainsi définis par la sexualité, qu’elle soit au cœur des relations ou qu’elle en soit au contraire absente ou invisibilisée. Si les jeunes connaissent une resocialisation à l’université et peuvent alors faire l’expérience d’une certaine liberté dans leurs relations, le mariage et ses contraintes ainsi que l’idéal de chasteté féminine structurent grandement la manière dont se définissent les relations ainsi que leur devenir, qui lui reste in fine aux mains des familles d’origine auxquelles les jeunes se plient.