Thèse soutenue

Quel type de relation économique a un impact sur le vote populiste de droite ?

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Auteur / Autrice : Alexis Baudour
Direction : Olivier Godechot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 15/05/2023
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nonna Mayer
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Godechot, Daphne Halikiopoulou, Vincent Tiberj, Hilde Coffe, Frédéric Lebaron
Rapporteurs / Rapporteuses : Daphne Halikiopoulou, Vincent Tiberj

Résumé

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Nous considérons les relations entre vote populiste de droite, économie et déclin social. Premièrement, nous proposons un modèle relationnel reliant le vote populiste et les transformations économiques. Ces transformations induiraient une divergence entre les groupes de "gagnants" et de "perdants" ; les membres du groupe des "perdants" craindraient d'être associés à un groupe de statut inférieur subjectivement associé aux immigrants. Nous montrons que les électeurs de Le Pen ont un fort sentiment de déclin social. Ces groupes sont opérationnalisés comme des secteurs professionnels déclinants. Il existe une corrélation robuste entre l'étendue du déclin de ces secteurs et l'augmentation du vote Le Pen dans les villes françaises. En outre, cet effet semble plus fort dans les villes où le niveau d'éducation des secteurs en déclin est faible. Ces villes populistes se caractérisent par une divergence entre les revenus de la classe ouvrière et la classe moyenne. Nous appliquons ce modèle relationnel pour comprendre la spectaculaire progression du vote de Marine Le Pen en 2017 dans le nord de la France. Cependant, l'histoire minière de la région, comme facteur additionnel, est essentielle pour comprendre le succès de Le Pen dans cette région. Deuxièmement, nous explorons le lien entre le déclin intergénérationnel et le vote populiste. Nous avons trouvé une forte association entre le déclin du statut subjectif et le vote populiste pour les hommes mais pas pour les femmes. Nous envisageons trois hypothèses pour expliquer cette disparité. Premièrement, l'anxiété liée au statut et le sentiment de ne pas recevoir sa "juste part" pour les hommes seraient associés à l'amertume envers les femmes et les minorités. Ensuite, les femmes en mobilité descendante seraient plus féministes et, par conséquent, moins susceptibles de soutenir le populisme de droite. Enfin, les hommes en déclin ont une perception de locus de contrôle externe (attribution des échecs à des causes externes). Ceci aurait un impact sur leurs inclinaisons politiques. Nos données ne soutiennent que cette dernière hypothèse. Ces résultats apportent un éclairage sur le puzzle de l'écart de vote entre les hommes et les femmes