Thèse soutenue

Migrants, ouvriers, citoyens : une histoire sociale et politique des travailleurs hindoustanis de Calcutta (fin du XIXe-milieu du XXe siècle)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Camille Buat
Direction : Paul-André RosentalRavi Ahuja
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 17/01/2023
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Alessandro Stanziani
Examinateurs / Examinatrices : Paul-André Rosental, Ravi Ahuja, Samita Sen, Aditya Sarkar, Radhika Singha, Prashant Kidambi
Rapporteurs / Rapporteuses : Samita Sen, Aditya Sarkar

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de thèse reconstruit l’histoire des populations ouvrières hindoustanies circulant entre l’Inde du nord et Calcutta au vingtième siècle. Il a pour objet d’analyser l’intersection entre les structures spatiales dispersées produites par les migrations ouvrières et les cadres politiques et territoriaux de l’état postcolonial, eux-mêmes multiscalaires et traversés de tensions. La thèse combine trois pistes de recherche. Elle étudie, d’une part, la transformation des modes de migration et d’implantation des ouvriers hindoustanis à Calcutta et dans ses banlieues industrielles au cours du vingtième siècle, dans un contexte de rapides mutations économiques, sociales, politiques et démographiques. Elle retrace, dans un second temps, l’évolution du traitement politique et administratif des ouvriers migrants au cours du vingtième siècle, en lien avec l’expansion du champ d’action étatique, et le processus conflictuel de constitution de l’Inde en un Etat fédéral. Enfin, elle analyse l’incorporation des ouvriers hindoustanis dans les structures de citoyenneté sociale et politique qui émergent au moment de la transition postcoloniale, et les modes d’identification politique divergents qui l’accompagnent. Cette triple approche documente la façon dont la multi-localité ouvrière se constitue à la fois en un objet de gouvernance étatique et en un point d’articulation de conceptions conflictuelles de la citoyenneté au milieu du vingtième siècle. Les tendances contradictoires d’incorporation et de marginalisation qui en découlent ont façonné la trajectoire des travailleurs migrants en Inde postcoloniale, à la fois comme groupe social et comme catégorie de citoyens.