Thèse soutenue

Déplacement de parois magnétiques dans des nanofils cylindriques à modulations de matériau

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Auteur / Autrice : Laura Alvaro Gomez
Direction : Olivier FruchartLucas Perez Garcia
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nanophysique
Date : Soutenance le 26/06/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université Complutense de Madrid (1836-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Spintronique et technologie des composants (Grenoble) - Université Complutense de Madrid (1836-....)
Jury : Président / Présidente : Arantzazu Mascaraque Susunaga
Examinateurs / Examinatrices : Liliana-Daniela Buda, Javier Tornos Castillo, Aurelio Hierro Rodriguez
Rapporteurs / Rapporteuses : Matthieu Bailleul, Christian Back

Résumé

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Les nanofils magnétiques cylindriques constituent un cas d’école pour étudier la dynamique d’aimantation dans un système tridimensionnel, et ont également été proposés comme brique de base de dispositifs tridimensionnels de stockage d’information. Entre autres effets induits par la courbure, ils peuvent héberger un type unique de paroi de domaine magnétique connu sous le nom de paroi à point de Bloch (BPW en anglais). Sa topologie spécifique permet le déplacement ultra-rapide de la paroi, en repoussant considérablement le seuil d'instabilité dynamique dit de Walker. Des travaux pionniers récents dans le groupe hôte ont montré expérimentalement le déplacement BPW sous l’effet d’un courant polarisé en spin avec des vitesses de plusieurs centaines de m/s, mais associé à un piégeage aléatoire. Afin d'obtenir un meilleur contrôle du mouvement des paroi, cette thèse étudie des nanofils synthétiques, constitués de segments de Permalloy séparés par des modulations magnétiques chimiques pour induire un piégeage contrôlé. La synthèse a été réalisée par électrodéposition pulsée dans des gabarits poreux et un bain unique. Par la suite, des nanofils individuels ont été contactés électriquement pour permettre l'injection d'impulsions électriques de l'ordre de la nanoseconde. L'imagerie magnétique par rayons X a permis la caractérisation magnétique tridimensionnelle, combinée à des simulations micromagnétiques pour mieux en comprendre la physique. Cela a permis d'obtenir une image complète de l'aimantation azimutale aux modulations chimiques, et son couplage avec l'aimantation azimutale des parois à point de Bloch. Ces deux phénomènes peuvent être contrôlés par le champ d'Œrsted associé au courant électrique. Nous avons ainsi constaté que, selon son amplitude et sa durée, ce courant induit le renversement de la circulation azimutale de l’aimantation, des transformations de parois ou des mouvements à longue distance. Nous avons identifié le mécanisme sous-jacent de ces phénomènes, qui reposent sur l'interaction entre les objets topologiques en volume (des points de Bloch) et les objets de surface (paires vortex-antivortex). Enfin, un mouvement ultra-rapide de parois supérieur à 1 km/s d'un site de modulation à l'autre a été réalisé, sous l'effet combiné du transfert de spin, du champ d'Œrsted et du chauffage par effet Joule, effets qui cependant ne peuvent être désintriqués expérimentalement.