Thèse soutenue

Une étude globale des séquences de séismes : précurseurs, répliques et essaims

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Auteur / Autrice : Leoncio Ezequiel Cabrera Castro
Direction : Michel Campillo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l’Environnement
Date : Soutenance le 03/02/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : David Marsan
Examinateurs / Examinatrices : Louis De Barros, Camilla Cattania, Anne Socquet, Jean-Paul Ampuero
Rapporteurs / Rapporteuses : Cristiano Collettini, Louis De Barros

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Il y a trois types des séquences sismiques: des évenements séisme principal-réplique, des swarms et des pré-chocs-séisme principal-réplique. Malheureusement, le mécanisme physique qui les contrôle n'est encore compris (e.g., glissement asismique). En étudiant trois types de séquences en différents contexts géologiques, en suivant une approche sismologique, et en incorporant des observations géodésiques et modélisation nous cherchons à mieux comprendre le processus physique. Premièrement, nous analysons les variations des propriétés de six séquences séismes principal-réplique de profondeur intermédiaire ~Mw 6.3, localisées dans la partie nord de la zone de subduction chilienne. Nous montrons que lorsque les séismes principaux présentent une géométrie de rupture et une chute de contrainte similaires, le taux des répliques diminue systématiquement pour les événements les plus profonds, notamment en dessous de la profondeur de l'isotherme 400-450 °C. Nous proposons que cet isotherme sépare les zones fortement et faiblement hydratées, contrôlant ainsi la productivité des répliques. Ensuite, nous étudions un swarm qui s'est produit dans le bassin de Bransfield, en Antarctique. Nous créons un catalogue avec ~36000 événements (août/2020-juin/2021). Nous observons aussi un signal géodesique à une station GNSS proche. Nous expliquons ce swarm avec une source d’origine volcanique, localisée près d'un axe de crête et du volcan Orca. Dans la troisième partie, nous conduisons l'étude des séquences sismiques en Italie centrale en analysant la phase précurseur du séisme de L’Aquila (Mw6.1), en 2009. À ce propos, nous créons un catalogue sismique de ~5000 événements, qui commence ~3,5 mois avant le séisme principal. Nous observons que la phase précurseur subit de multiples accélérations dans le taux de sismicité, que nous pouvons diviser en deux séquences principales. Alors que la première partie est caractérisée par de faibles interactions entre les séismes, une libération lisse du moment, des schémas de migration spatiale lents, et une baisse de la contrainte effective plus faible, la deuxième séquence présente le comportement opposé. Nous interprétons ces différences comme des mécanismes physiques distincts (glissement asismique dans la première partie et transfert de contraintes dans la seconde), contrôlés par des propriétés physiques différentes du système de failles. Dans la quatrième partie, nous nous concentrons sur l'initiation de la rupture du séisme de L'Aquila. Nous caractérisons un signal de ~0.6-s précédant la grande rupture dynamique enregistrée dans 15 stations de mouvement fort. Nos résultats indiquent que la géométrie de l'initiation de la rupture est en accord avec celle du séisme principal et du système de failles. Nous estimons que la vitesse de rupture de cette initiation de rupture (0,9±0,2 km/s) est plus lente que pour les séismes conventionnels, avec une efficacité sismique de 0,24. Ce dernier indique que ~80% du bilan énergétique correspond à l'énergie de rupture. Sur cette base, nous interprétons que la rupture a eu du mal à démarrer, très probablement à cause de la complexité du milieu. Enfin, nous explorons l'utilisation de l'apprentissage non supervisé (clustering) dans l'étude d'un catalogue sismique dense. Nous commençons par créer le premier et le plus long catalogue sismique (~280000 séismes) qui relie à la fois spatialement et temporellement le séisme de 2009 à L'Aquila et la séquence de 2016 à Amatrice-Visso-Norcia. Nous montrons qu'en utilisant différents paramètres physiques de la sismicité et des algorithmes de clustering, nous pouvons classer la sismicité de manière automatisée. Nous obtenons différents groupes de sismicité (clusters) le long du système de failles et hors le système avec d’autres propriétés physiques (des interactions et durées). Nous pouvons alors suggérer, que notre méthodologie permet de séparer automatiquement la sismicité correspondant à différents processus.