Thèse soutenue

Fondamentaux des jonctions tunnel magnétiques 3D ultraminiaturisées et voies d'intégration ver les matrices mémoire à très haute densité

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nuno Caçoilo
Direction : Ioan-Lucian PrejbeanuOlivier FruchartRicardo Sousa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Nanoélectronique et nanotechnologie
Date : Soutenance le 13/10/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale électronique, électrotechnique, automatique, traitement du signal (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Spintronique et technologie des composants (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Alexandra Mougin
Examinateurs / Examinatrices : Diana Leitao, Shunsuke Fukami, Laurent Ranno
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandra Mougin, François Montaigne

Résumé

FR  |  
EN

La mémoire vive magnétique à couple de transfert de spin perpendiculaire est l'une des technologies émergentes les plus prometteuses en matière de mémoire non volatile. Comme ces dispositifs sont limités par leur facteur de stabilité thermique à des nœuds technologiques supérieurs à 20 nm, leur potentiel de miniaturisation est compromis. Une solution possible à cette limitation consiste à tirer parti de l'anisotropie de la forme en augmentant considérablement l'épaisseur de la couche de stockage. Grâce à ce rapport d'aspect vertical, la stabilité peut être améliorée de manière significative jusqu'à des nœuds inférieurs à 10 nm et ce nouvel élément de mémoire porte le nom de jonction tunnel magnétique (MTJ) à anisotropie de forme perpendiculaire (PSA-MTJ). Bien qu'il s'agisse d'une voie prometteuse vers des réseaux de MTJ denses, plusieurs défis doivent encore être relevés avant d'adopter cette technologie. Dans cette thèse, nous nous attaquons aux défis de ce nouvel élément de mémoire, tels que la fabrication et l'amélioration du mécanisme d'écriture. En utilisant des simulations micromagnétiques, nous montrons les différents mécanismes d'écriture du PSA-MTJ et réalisons une étude sur la manière de les améliorer. Nous avons démontré qu'il est nécessaire de réduire la hauteur de l'élément magnétique pour obtenir des temps de commutation plus rapides. Cette augmentation de la vitesse de commutation est due non seulement à l'augmentation du champ d'anisotropie, mais aussi à l'effet plus important de l'effet de couple de transfert de spin. Cette idée sert de base à la fabrication d'éléments de moins de 10 nm avec un rapport d'aspect vertical, où la commutation est réalisée par l'effet de couple de transfert de spin. Les MTJ habituelles sont également fabriquées en utilisant la même méthodologie et on constate une augmentation du facteur de mérite à mesure que le diamètre est réduit. Dans la limite de la dimension, des dispositifs aussi petits que 5 nm montrent un comportement stochastique, bien contrôlé par STT. Cela ouvre la voie à des réseaux stochastiques denses avec un diamètre ultra réduit et un faible courant de commutation. Cependant, pour fabriquer un réseau MTJ dense, il reste plusieurs défis à relever, à savoir le champ parasite des bits voisins, mais aussi l'effet d'ombrage des piliers à très grand rapport d'aspect, qui limite l’espacement entre les bits voisins. Pour faire face à ces situations, nous utilisons l'électrolyse dans des nano-vias pré-fabriqués, soit par lithographie par faisceaux d'électrons (EBL), soit par auto-assemblage direct (DSA) pour fabriquer des MTJ ultra-petits. Les nano-vias crées par EBL ont le potentiel d'atteindre moins de 10 nm grâce au diamètre déjà petit défini par l'EBL, mais aussi grâce à la gravure uniforme du pilier par faisceau d'ions, évitant ainsi les piliers inclinés ou tombés. La commutation par couple de transfert de spin et une très grande magnétorésistance ont été démontrées dans les mesures de dispositifs uniques utilisant cette approche pour les MTJ conventionnels. Les nano-vias formées par DSA sont prometteurs pour les piliers à très petit espacement (50 nm) et les petits nœuds (25 nm). Ils sont prometteurs pour l'intégration CMOS, car le nano-via peut être rempli directement sur le via en tungstène déjà existant. Un procédé utilisant une électrode inférieure commune a été conçu et une caractérisation structurelle et magnétique des nano-vias a été réalisée. Une solution à la forte interaction dipolaire entre les dispositifs magnétiques a été démontrée analytiquement et micromagnétiquement par l'utilisation d'un système noyau-coquille pour la couche de stockage. Grâce au rapport d'aspect vertical de la couche magnétique, ce système ajoute de la stabilité et réduit le temps de commutation sans pénaliser la tension de commutation. Nous avons démontré que le système peut être conçu de manière à ce qu'il n'y ait pas de champ parasite résiduel à l'intérieur du réseau magnétique.