Analyse interactionnelle de la somniloquie chez quatre sujets souffrant ou non de la maladie de Parkinson
Auteur / Autrice : | Etienne Baldayrou |
Direction : | Claudine Moïse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage Spécialité Linguistique Sociolinguistique et Acquisition du langage |
Date : | Soutenance le 20/06/2023 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Loevenbruck |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Arnulf, Jérôme Jacquin, Violaine Bigot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Devevey, Patricia Lambert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Malgré les progrès importants réalisés ces dernières années dans la connaissance du sommeil normal et pathologique, la somniloquie reste à ce jour très peu étudiée. Pourtant, parler en dormant s'avère un phénomène captivant lorsque l'on sait que les aires corticales dévolues au langage devraient être inactives au cours du sommeil. Le langage endormi pourrait constituer une véritable porte d'entrée dans le monde onirique de ces dormeur·euse·s atypiques car ces vocalisations nocturnes ne semblent pas être des productions sonores anarchiques, déconnectées du contenu mental du sujet, mais une véritable extériorisation vocale des contenus mentaux. Les rares travaux réalisés dans le domaine de la somniloquie se basent sur des enregistrements réalisés dans des laboratoires du sommeil sur une ou deux nuits consécutives. Or, confortablement installés chez eux dans leur environnement familier, certains sujets somniloques sont amenés à parler quotidiennement dans leur sommeil. Inscrite dans le domaine des Sciences du Langage, et privilégiant une approche interactionniste, la base novatrice de la thèse consiste à analyser sur une durée de plusieurs semaines les épisodes de somniloquie de quatre sujets souffrant ou non de la maladie de Parkinson. Réalisée à partir d'enregistrements audio quotidiens obtenus directement au chevet des somniloques au plus près de leurs conditions habituelles de production, l’étude vise à dégager des spécificités propres au langage endormi et à mettre au jour des similitudes ou des différences entre les sujets. Plus précisément, ce travail de recherche propose d’analyser la nature des interactions oniriques, leur structuration ainsi que leur enchaînement. Il s’agit aussi, à l’aide d’une description du phénomène de la violence verbale dans la somniloquie, de considérer les relations interpersonnelles d’horizontalité et de verticalité qui s’établissent entre le somniloque et les potentiel·le·s interlocuteur·rice·s du rêve. Enfin, de révéler certaines marques de subjectivité du·de la locuteur·rice/énonciateur·rice somniloque. Les conclusions confirment l’important degré d’élaboration du discours dont sont capables ces locuteur·rices bien qu’ils·elles soient endormi·e·s et invitent à reconsidérer les théories actuelles de la communication, entre autres les notions d’émetteur et de récepteur.