Thèse soutenue

Défis pratiques de la recherche transdisciplinaire en sciences de la durabilité : le cas des Zones Ateliers

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Kristina Likhacheva
Direction : Isabelle MauzVincent Bretagnolle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 21/07/2023
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ecosystèmes et sociétés en montagne (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Olivier Ragueneau
Examinateurs / Examinatrices : Kirsten Koop, Sibylle Studer
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Ragueneau, Henrik Von Wehrden

Résumé

FR  |  
EN

La recherche transdisciplinaire est considérée comme une voie prometteuse pour aborder les problèmes complexes de durabilité auxquelles sont confrontées les sociétés contemporaines. Elle est de ce fait au cœur des sciences de la durabilité, un domaine scientifique récent axé sur les problèmes et les solutions qui se concentre sur ces problèmes. Cependant, la recherche transdisciplinaire en sciences de la durabilité (TRSS) reste relativement marginale. Cette thèse contribue à comprendre sa diffusion limitée en adoptant un point de vue pragmatique et en examinant les défis pratiques auxquels sont confrontés les communautés de recherche et les acteurs engagés dans la TRSS. Fondée sur un ensemble de méthodes qualitatives (entretiens, analyse documentaire, observations) et une analyse semi-quantitative des données collectées, elle étudie empiriquement le réseau français des Zones Ateliers, une infrastructure de recherche nationale visant à promouvoir la recherche à long terme sur les systèmes socio-écologiques.La thèse se concentre tout d'abord sur les défis pratiques de la TRSS au niveau des communautés de recherche en examinant dans quelle mesure celles-ci se réorganisent lorsqu’elles s’engagent dans la TRSS. Elle montre que les communautés de recherche sont des méta-organisations ancrées dans la recherche, ce qui limite l'éventail des arrangements organisationnels qu'elles peuvent expérimenter et le degré de transdisciplinarité qu'elles peuvent atteindre, en particulier dans leurs différentes instances de gouvernance. La thèse se penche ensuite sur les défis pratiques de la TRSS au niveau des projets de recherche. Elle examine tout d'abord les acteurs impliqués dans les projets TRSS, les rôles qu'ils performent et la répartition de ces rôles entre les différentes catégories d'acteurs. Elle montre que, malgré des différences significatives entre les catégories d'acteurs, et à l'exception notable des citoyens, les acteurs sociétaux sont devenus des acteurs majeurs de la TRSS, et que le pluralisme des acteurs sociétaux tend à augmenter le nombre de rôles performés par les différents acteurs. La thèse examine ensuite la relation entre les approches et les méthodes utilisées dans les projets relevant de la TRSS et la gravité des problèmes que ces projets tentent de résoudre. Elle constate que les projets qui s'attaquent à des problèmes plus complexes ont tendance à impliquer davantage d'acteurs, à utiliser davantage de méthodes et à être plus contraints dans leur degré de pluralisme méthodologique et collaboratif.Au final, cette recherche fournit des outils pour analyser les communautés et les projets impliqués dans la TRSS et pour accroître la réflexivité de leurs membres. Elle aide à clarifier certains facteurs précédemment négligés des défis pratiques de la TRSS, tels que les arrangements organisationnels dont peuvent disposer les communautés de recherche ou le degré de complexité des problèmes auxquels elles s'attaquent.