Thèse soutenue

Caractérisation multifractale indépendante et conjointe de la variabilité atmosphérique en environnement réel et contrôlé

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Auteur / Autrice : Jerry Jose
Direction : Daniel Schertzer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et Techniques de l'Environnement
Date : Soutenance le 22/03/2023
Etablissement(s) : Marne-la-vallée, ENPC
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Enseignement et de Recherche en Environnement Atmosphérique (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - Laboratoire Hydrologie Météorologie et Complexité (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Marie-Claire Ten Veldhuis
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Schertzer, Martín Obligado, Auguste Gires, Yelva Roustan, Ioulia Tchiguirinskaia, Li-Pen Wang, Denis Maro
Rapporteurs / Rapporteuses : Martín Obligado

Résumé

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Les champs atmosphériques présentent une variabilité extrême sur une large gamme d'échelles spatiales et temporelles. Ils sont également intermittents, ce qui signifie que leur activité est souvent concentrée à des échelles de plus en plus petites. La caractérisation des champs géophysiques est toujours importante dans la compréhension, la modélisation et la prévision des conditions météorologiques dans lesquelles nous vivons, ce qui est de plus en plus important, notamment dans le contexte du changement climatique.L’hétérogénéité des champs atmosphériques vient des équations non linéaires qui régissent la turbulence (Navier-Stokes), et qui reste d’ailleurs un problème non résolu en dépit de son caractère ubiquitaire. En utilisant le concept de cascades multiplicatives, il est possible de reproduire statistiquement les symétries desdites équations pour des champs géophysiques ; et les outils multifractals étendent cela pour caractériser la variabilité à travers les échelles en supposant les mêmes processus élémentaires à chaque échelle. Dans cette thèse, le cadre des UM et les techniques d’analyse multifractales conjointes (JMF) sont utilisés pour étudier divers champs de manière double - en examinant d’abord les champs individuellement, puis conjointement pour caractériser leur corrélation à travers les échelles, en situations réelles et contrôlées. Les champs sont étudiés selon quatre axes : pluie et énergie cinétique, pluie et vent, température et humidité, pluie et particules. À l'aide des UM, le taux de pluie et l'énergie cinétique des précipitations sont étudiées, et une relation invariante d'échelle est établie, qui ne repose sur aucune hypothèse de distribution de la taille des gouttes. Cette équation est étayée par une formulation théorique et s'avère fournir des estimations fiables comparables aux équations couramment utilisées dans la littérature. Cette approche est ensuite testée avec des simulations de précipitations à l'intérieur de sense-city à l'aide des JMF. L'effet des précipitations sur la puissance éolienne disponible et la puissance extraite par les éoliennes n'est pas bien connu. Dans ce but des données à haute résolution issues d'un mât météorologique (à Pays d'Othe, France) ainsi que la puissance produite par les éoliennes sont analysées dans le cadre du projet Rainfall Wind Turbine ou Turbulence (RW-Turb). Les outils JMF ont été utilisés pour étudier divers champs directement mesurés ou reconstitués et une corrélation globale plus forte avec l’accroissement du taux de précipitations est observée. Le troisième volet de cette thèse est exploré en partie avec le projet RW-Turb et en partie avec sense-city. Quelques jours connus (pluvieux et secs) ont été simulés à l'intérieur de la chambre climatique sense-city du campus Descartes où se trouve l'ENPC, pour reproduire les variations de température et d’humidité observées en conditions réelles. À l'aide de JMF, la corrélation à travers les échelles entre les champs en conditions réelles et simulées est évaluée, avec des efforts pour tenir compte des écarts d'estimation. Pour le quatrième volet, les données de concentration de particules d'aérosols de Cherbourg-Octeville, en France, ont été analysées, parallèlement aux mesures de pluie. L'analyse préliminaire effectuée sur diverses classes de particules (nm et µm) comportement multifractal. Les propriétés multifractales de l'atténuation de la lumière par les aérosols et leurs implications dans la visibilité atmosphérique sont également été étudiées avec le cadre UM.A partir des différents résultats obtenus, les aspects unificateurs des champs atmosphériques, à savoir l’extrême variabilité, l’intermittence et l’invariance d'échelle sont illustrés. Grâce à l'analyse des données en conditions réelles et contrôlées, et des simulations numériques, l'utilité des UM dans la détection des tendances, les simulations et les prévisions sont également commentées.