Thèse soutenue

Modélisation multi-échelle des propriétés mécaniques passives du muscle squelettique murin : application à l’étude de l’expression du gène Klf10

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Auteur / Autrice : Yoann Tatarenko
Direction : Sabine BensamounSimon Chatelin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biomécanique : Unité de Recherche en Biomécanique et Bio-ingénierie (UMR-7338)
Date : Soutenance le 12/10/2023
Etablissement(s) : Compiègne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biomécanique et Bioingénierie / BMBI

Résumé

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Le muscle squelettique est un organe complexe avec une structure hiérarchisée. Son comportement à l’échelle macroscopique (muscle complet) découle du comportement de ses différents composants aux échelles microscopique (fibres musculaires) et submicroscopique (myofilaments, sarcomère, etc.). Toutes ses propriétés morphologiques et mécaniques découlent d’un ensemble d’expressions géniques qui, inhibées, peuvent entrainer des comportements défaillants voir pathologiques du muscle. C’est le cas de Klf10, présent dans le métabolisme du muscle et dont l’implication sur les propriétés mécaniques et morphologiques d’autres tissus mous a été démontrée. Dans le but d’étudier l’implication de ce gène sur la biomécanique du muscle, et plus particulièrement lors de son inhibition, la première étape de cette thèse consiste en la caractérisation expérimentale des propriétés mécaniques du muscle squelettique à différentes échelles : microscopique représentée par la fibre musculaire et macroscopique représentée par le muscle complet. Cette étude est faite sur deux types de muscles : soléaire oxydatif lent et EDL glycolytique rapide, sur des génotypes sain (WT) et dépourvu du gène Klf10 (Klf10 KO). Cette première étape de caractérisation montre des différences de propriétés mécaniques entre les muscles soléaires lents et EDL rapides autant à l’échelle microscopique que macroscopique. En parallèle, la comparaison entre les génotypes WT et Klf10 KO montre une variation des propriétés mécaniques à l’échelle microscopique pour les deux types de muscles, qui n’est cependant pas présente à l’échelle macroscopique. En parallèle des fibres musculaires, la matrice extracellulaire (MEC) est une composante importante du muscle squelettique. Sa caractérisation mécanique reste à ce jour complexe du fait du manque de données dans la littérature et de protocoles expérimentaux permettant d’étudier sa mécanique. Afin de pallier ce problème, nous développons un modèle multi-échelle dissociant le muscle en une partie fibres musculaires et une partie MEC, représenté par une loi de comportement hyperélastique, anisotrope et incompressible. Les paramètres mécaniques de cette loi de comportement sont identifiés pour la partie fibres sur les résultats expérimentaux obtenus sur fibres isolées, avant que les paramètres mécaniques de la partie MEC ne le soient sur ceux obtenus sur muscles complets en fixant les paramètres de la fibre. La loi de comportement multi-échelle ainsi que les paramètres mécaniques pour les fibres et la MEC sont ensuite implémentés dans un modèle par éléments finis pour modéliser le comportement microscopique et macroscopique du muscle squelettique pour les muscles soléaires et EDL, en génotypes WT et Klf10 KO. Les résultats des modélisations des fibres musculaires et des muscles entiers montrent de bonnes correspondances avec les comportements obtenus expérimentalement. Ces modélisations sont suivies par une étude paramétrique des paramètres physiologiques tels que les fractions volumiques, les orientations préférentielles des fibres musculaires, les orientations préférentielles des fibres de collagène de la MEC, ainsi que d’incompressibilité afin d’étudier leur implication dans le comportement global du muscle. Cette étude paramétrique met en avant l’importance de la MEC dans le comportement global du muscle par des modifications importantes de la réponse mécanique du modèle numérique lors de la variation du paramètre d’orientation préférentielle des fibres de collagène de la MEC, ainsi que lors de la variation des fractions volumiques.