Thèse soutenue

Les stéréotypes sur les personnes en situation de handicap en tant que frein à l'insertion professionnelle

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Auteur / Autrice : Morgane Burzotta
Direction : Dirk SteinerMarilena Bertolino
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 21/11/2023
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (Nice ; 2016-)
Jury : Président / Présidente : Franciska Krings
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Gillet, Odile Rohmer

Mots clés

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Résumé

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Dans la volonté d'obtenir une meilleure compréhension des freins à l'inclusion professionnelle des travailleurs en situation de handicap, les stéréotypes constituent un élément essentiel de recherche. Cette thèse mêle approche quantitative et qualitative en s'intéressant au point de vue des différents acteurs clés du monde du travail : recruteurs, collègues et personnes en situation de handicap. Cette thèse commence par une première étude qualitative exploratoire constituée d'une série d'entretiens avec des travailleurs en situation de handicap. L'analyse de ces entretiens insiste sur les difficultés de compréhension entre le monde valid(ist)e et les personnes en situation handicap de la recherche d'emploi jusqu'au maintien en poste. Aménagement de poste, relations sociales, évolution de carrière : rien n'est aussi simple que nous l'imaginons et la loi ne permet pas de répondre à toutes les questions que soulèvent l'embauche d'une personne en situation de handicap (e.g. comment aménager le poste, comment parler du handicap avec l'équipe de travail). Les études suivantes de cette thèse permettent de venir observer d'un point de vue quantitatif ces problématiques. Cette thèse confirme l'hypothèse selon laquelle les stéréotypes sont internalisés et impactent la manière dont se perçoivent les personnes en situation de handicap. Elles ont en effet par exemple une plus faible estime de soi que des personnes valides. Conformément à la distinction classique chaleur / compétence et au fait que les personnes en situation de handicap sont souvent considérées comme chaleureuses mais incompétentes, les personnes en situation de handicap interrogées s'estiment moins compétentes mais tout autant chaleureuses que les interrogés valides. Nous avons également étudié les méta-perceptions (i.e. est-ce qu'elles pensent que les autres les trouvent compétentes, chaleureuses, etc.) et nous trouvons des résultats similaires aux auto-perceptions : les personnes en situation de handicap pensent être perçues moins compétentes par rapport aux personnes valides. Au fil des études, nous avons également mis en évidence que parler de handicap au singulier est une erreur qui revient à nier à quel point les stéréotypes diffèrent selon le type de handicap. Nous avons ainsi montré au travers d'une comparaison entre six handicaps que la dépression était un handicap particulièrement mal perçu et stigmatisé. Cette même étude a permis d'identifier une troisième dimension liée au jugement et aux stéréotypes attribués aux personnes en situation de handicap : la performance contextuelle. Ces différences de perceptions entre handicaps ont des conséquences par exemple au moment du recrutement. Nous avons ainsi choisi d'étudier ensuite le point de vue des recruteurs sur l'inclusion professionnelle de travailleurs en situation de handicap. Deux études de simulation de recrutement ont ainsi mis en évidence l'importance de choisir consciencieusement le moment de la divulgation du handicap à un recruteur et d'appuyer encore sur la différence de perception entre handicap moteur et psychique. Nous avons enfin cherché à comprendre comment concrètement redonner du pouvoir aux personnes en situation de handicap. Nous avons ainsi mené une étude sur la gestion de l'identité et établi dans quelle mesure différentes stratégies de gestion de l'identité sont associées avec une estime de soi plus faible et globalement une perception de soi moins bonne. Il s'avère que les stratégies cherchant à dissimuler le handicap (e.g. évitement) sont associées à des perceptions de soi moins positives que les stratégies visant au contraire à mettre en avant le handicap (e.g. revendication). Nous avons également exploré l'utilisation des modèles de réussite dans l'objectif de permettre aux personnes de développer leur confiance en soi en étant témoin de la réussite d'un pair.