La volonté de puissance en tant qu'amour créateur : héritages nietzschéens de la Bonne Nouvelle de Jésus et du luthéranisme

The Will to Power as Creative Love : Nietzschean Legacies of the Good News of Jesus and Lutheranism

• Auteur / Autrice : Orlène Eulalie Mouanda
• Direction : Pierre-Yves Quiviger, Céline Borello
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance le 08/09/2023
• Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en histoire des idées (Nice)
• Jury : Président / Présidente : Olivier Tinland
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Tinland, Daniel Frey

Mots clés

Mots clés contrôlés

Critique et interprétation

Nietzsche, Friedrich (1844-1900)

Philosophie et religion

Mots clés libres

Nietzsche

Éthique

Amour créateur

Praxis évangélique

Piétisme

Incroyance

Grand midi

Nietzsche

Ethics

Creative love

Evangelical praxis

Pietism

Unbelief

Grand noon

Résumé

Notre recherche s'attache à mettre au jour la manière dont les formules clés du nietzschéisme à savoir, la volonté de puissance, le surhumain, l'éternel retour, le Grand Midi et l'amor fati — dans leur dimension pratique et axiologique — dialoguent sous forme de nappe souterraine avec l'une des vertus essentielles du christianisme, notamment l'amour agapè et l'idéal piétiste, en vue d'instaurer un humanisme des affects. En effet, par son athéisme insolite, Nietzsche apparaît très soucieux de créer des valeurs philosophiques créatrices de joie, qui, tout en prenant le contre-pied des valeurs platonico-chrétiennes promulguées par le christianisme institutionnel et moderne, s'accordent parfaitement avec la Bonne Nouvelle de Jésus et la « religion du cœur » de Zinzendorf, lesquelles sont devenues un « fond d'âme » ou « Gemüth » qui s'ouvre dans une piété de l'incroyance réformatrice. En clair, il s'agit de montrer que l'hypothèse de la volonté de puissance en tant qu'amour créateur ou « vertu qui prodigue », obéit à l'exigence du partage tel que le veut le commandement d'amour de Jésus formulé dans la pensée johannique.

Our thesis seeks to bring to light the way in which the key formulas of Nietzscheanism, namely the will to power, the superhuman, the eternal return, the Great South and amor fati — in their practical and axiological dimension — dialogue in the form of an underground tablecloth with one of the essential virtues of Christianity, in particular agape love and the pietist ideal, with a view to establishing a humanism of affects. Indeed, by his unusual atheism, Nietzsche appears very concerned with creating philosophical values that create joy, which, while taking the opposite view of the Platonic-Christian values promulgated by institutional and modern Christianity - are in perfect harmony with the Good News of Jesus and the "religion of the heart" of Zinzendorf, which became a "ground of soul" or "Gemüth" which opens in a piety of reforming unbelief. Clearly, it is a question of showing that the hypothesis of the will to power as creative love or "virtue that prodigal" obeys the requirement of sharing as wanted by the commandment of love of Jesus formulated in Johannine thought.