Thèse soutenue

L’évaluation en éducation physique et sportive dans le contexte tunisien. État des lieux, représentations et impact des pratiques évaluatives des enseignants sur les conduites des collégiens

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Auteur / Autrice : Meriam Meddeb
Direction : Éric DugasLucie Mougenot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 04/12/2023
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire cultures, éducation, sociétés (Bordeaux)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Abdelmajid Naceur, Fabien Sabatier
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Combaz, Jeanne Guiet-Silvain

Résumé

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L’évaluation est une étape indispensable pour chaque cycle d’apprentissage et elle s’organise selon deux finalités : la première, institutionnelle, a pour but de se prononcer sur la réussite ou l’échec de l’élève et la seconde, pédagogique, vise à optimiser l’apprentissage. L’objectif de cette recherche est d’appréhender et d’analyser l’évaluation en Tunisie du point de vue de l’activité des enseignants d’éducation physique et sportive (EPS) à travers l’analyse de leurs représentations afin de mettre en évidence le type d’évaluation et de finalité privilégiés et d’en mesurer les conséquences auprès des élèves. En premier lieu, notre étude par questionnaire a concerné 230 enseignants d'EPS. Elle a pour but d’identifier leurs représentations. Les résultats révèlent que même si les enseignants ont l’intention d’optimiser les apprentissages de l’élève et de l’impliquer dans son évaluation, leurs représentations et pratiques déclarées sont davantage orientées vers la finalité sommative où la notation tient un rôle primordial. Nous observons une persistance du côté traditionnel qui détourne l’évaluation formative de sa fonction première de régulation d’apprentissage en la transformant en une pratique d’évaluation micro-sommative ; ce qui contribue à créer une confusion entre les différentes finalités de l’évaluation. Au regard de ces premiers constats, nous avons observé les mises en œuvre auprès de dix enseignants pour traiter la question de l’adéquation entre les représentations des enseignants d’EPS tunisiens et les pratiques évaluatives. Les écarts dans notre recherche sont remarqués entre l’intention des enseignants d’optimiser l’apprentissage des élèves et leurs pratiques évaluatives. Le cas le plus significatif est la mise en place d’évaluations formatives sous forme d’évaluation intermédiaire à l’évaluation sommative. En second lieu, les résultats ont été mis en relation avec ceux issus d'une expérimentation que nous avons élaborée à partir de l'observation in vivo des collégiens au cours de leurs apprentissages en EPS. Nous avons analysé les conduites des élèves in situ afin de mesurer l'effet de l'évaluation (sommative et formative) ou de son absence sur leurs conduites au cours de trois situations didactiques en course de demi-fond : coopération, opposition et chacun pour soi. L’étude des conduites motrices des collégiens est accompagnée d’un questionnaire afin d'accéder à leurs préférences et leurs ressentis. L’analyse dévoile l’impact positif de l’évaluation formative sur les ressentis. La part des élèves qui dit éprouver du plaisir en demi-fond est plus importante dans les classes qui disposent d’évaluations formatrices. Cependant, quel que soit le type d’évaluation vécu, les apprenants apprécient davantage la pratique coopérative aux deux autres modalités. Notre recherche augure au plan scientifique des difficultés rencontrées par les enseignants dans leurs pratiques évaluatives. De surcroit, elle ouvre la voie au plan pédagogique à une réflexion sur les choix des modalités de travail en EPS.