Les journalistes libanais sur Twitter : entre auto-promotion et déontologie professionnelle

Lebanese journalists on Twitter : between self-promotion and professional ethics

• Auteur / Autrice : Chimene Saliba
• Direction : Marie-Christine Lipani Vaissade
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
• Date : Soutenance le 30/01/2023
• Etablissement(s) : Bordeaux 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
• Jury : Président / Présidente : Nicolas Pélissier
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Lipani Vaissade, Patrick Éveno, Roula Talhouk, Alain Kiyindou
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Éveno, Roula Talhouk

Mots clés

Mots clés contrôlés

Communication et technologie

Journalistes -- Déontologie

Réseaux sociaux (Internet)

Liban

Twitter (site web)

Mots clés libres

Journalisme

Réseaux sociaux

Auto-promotion

Déontologie

Twitter

Journaliste

Ere numérique

Média

Communication en ligne

Journalism

Social Networks

Self-promotion

Ethics

Twitter

Journalist

Digital Age

Media

Online Communication

Résumé

Depuis son arrivée en 2006, Twitter se démarque comme étant la principale plateforme de l’information, et ce, non seulement auprès des institutions médiatiques, mais aussi auprès des journalistes qui se sont plongés dans un monde nouveau, où chaque publication est lue, retweetée et commentée (Molyneux, 2014). Twitter leur offre ainsi un moyen d’être en contact direct avec le public, dans la logique de la culture du « follow » (Enda, 2011 ; Molyneux & Holton, 2014).Au cours de la vulgarisation de sa « online persona » (identité en ligne), le journaliste se voit souvent basculer dans un univers moins professionnel que d’habitude, un univers où tout un chacun est vulnérable à des attaques personnelles, au vu et au su du monde entier.Outre le fait de relayer de l'information, Twitter s'est petit à petit transformé en une plateforme de plaidoyer où le journaliste pourrait être vu comme un influenceur, lanceur, défenseur d’opinions, obligé de répondre aux attentes de publics divers, dans un environnement impitoyable. Cet outil de communication s’est indéniablement mué en un outil de marque, via lequel les « J-Tweeters » ou les journalistes twitteurs (Lasorsa, Lewis, & Holton, 2012) sont amenés à naviguer dans des eaux troubles entre informations professionnelles et promotion personnelle tout en essayant d’adapter leurs anciennes normes de façon à ce qu’elles concordent avec les nouvelles demandes.Dans le cadre de cette thèse, notre objectif est d’observer ce phénomène dans le territoire libanais qui assure la particularité de cette recherche. Dans un contexte socio-politique fondé sur le confessionnalisme, nous visons à comprendre dans quelle mesure le journaliste libanais sur Twitter pourrait concorder entre sa déontologie professionnelle et sa présence en tant qu’influenceur exécutant des pratiques d’auto-promotion guidées par des motivations sous-jacentes. Ainsi, à travers une démarche inductive, cette thèse s’attache concrètement à étudier le comportement de vingt journalistes libanais sur ce réseau. Pour ce faire, une extraction des données Twitter et des entretiens semi-directifs menés auprès de notre échantillon, sont soumis à une analyse de contenu thématique, afin de cerner les multiples motivations et pratiques de nos vingt journalistes.Les résultats révèlent que les journalistes en question n’assument pas, sur le réseau, des tâches relatives à l’information. En contrepartie, ils tendent à cultiver une présence sur Twitter en tant que « personnalité médiatique célèbre » indépendamment de leur rôle journalistique. La prédominance des contenus d’opinion dévoile des motivations sous-jacentes, soit de nature personnelle et/ou professionnelle à caractère individuel, soit de nature politique (communielle) exercées à différents degrés.

Since its advent in 2006, Twitter has stood out as the main platform for information, not only among media institutions but also among journalists who have immersed themselves in a new world, where every single post is read, retweeted, and commented (Molyneux, 2014). In the spirit of the “follow” culture, Twitter thus provides them with a means to communicate directly with the public (Enda, 2011; Molyneux & Holton, 2014).As the journalist’s online persona grows in popularity, they are frequently cast into a less professional world, one in which everyone is vulnerable to personal attack, on public display for the entire world to see.Twitter has gradually evolved into an advocacy platform where journalists can be seen as influencers, pitchmen, and defenders of opinions, obligated to meet the expectations of various audiences in a ruthless environment. This communication tool has undeniably evolved into a branding tool, forcing “J-Tweeters” (Lasorsa, Lewis, & Holton, 2012) to navigate tricky intersections between professional content and self-promotion while attempting to adapt their old norms to meet the new demands.The objective of this thesis is to observe this phenomenon in the Lebanese territory, which serves the research's uniqueness. In a confessional socio-political context, we aim to understand to what extent Lebanese journalists on Twitter can reconcile their professional ethics with their presence as influencers engaging in self-promotional practices guided by their underlying motivations. Thus, using an inductive approach, this thesis aims to investigate the behavior of twenty Lebanese journalists on this network.To that end, a Twitter data collection and semi-structured interviews with our sample are subjected to thematic content analysis to identify our twenty journalists’ diverse motivations and practices. The findings indicate that our sample does not carry out news-related tasks on Twitter. Instead, they tend to cultivate a Twitter presence as a “famous media personality” separate from their journalistic role. The prevalence of opinionated content reveals underlying motivations, either personal and/or professional (independently career-oriented, regardless of employer) or political (communal), exercised to varying degrees.