Propagation d’ondes sismiques dans les sols superficiels structurés artificiellement : les métamatériaux sismiques
| Auteur / Autrice : | Stéphane Brûlé |
| Direction : | Stefan Enoch |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Optique, Photonique et Traitement d'Image |
| Date : | Soutenance le 09/02/2023 |
| Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Physique et sciences de la matière (Marseille) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Fresnel (Marseille, France) |
| Jury : | Président / Présidente : Conrad Becker |
| Examinateurs / Examinatrices : Stefan Enoch, Jean-François Semblat, Sébastien Guenneau, Véronique Buat, Daniel Dias, Eric Valerio, Jean-Pierre Coudereau | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Semblat, Sébastien Guenneau |
Mots clés
Résumé
Les concepts de la physique des cristaux phononiques et des métamatériaux ont été appliqués à l’analyse des résultats obtenus lors d’expérimentations de propagation d’ondes sismiques en vraie grandeur. Il existe des opportunités pour agir sur la réponse dynamique des modèles de sol en conditions 1��. Cependant l’enjeu est d’explorer les sols structurés en 2�� car ceux-ci nécessiteraient moins de moyens sur site pour modifier le milieu de propagation des ondes. Les expérimentations ont été menées sur des sols superficiels compressibles, artificiellement structurés par des cylindres verticaux creux (0.3 ou 2 �� de diamètre), agencés de façon régulière. L’ensemble constitue un massif aux dimensions finies, de quelques mètres à dizaines de mètres de côté, sollicité par une source artificielle unique, proche du réseau de trous et générant des ondes de surface principalement. Ce massif est appelé lentille par analogie avec l’optique. Les sources sont de type vibreur en forage avec mouvement dans le plan horizontal, en signal continu, harmonique à 50 ���� ou bien de type ponctuel, à impact de surface, pour une signature entre 3 et 10 ����. Les phénomènes de propagation d’ondes sont observés en surface, au sein de la lentille ainsi que sur son proche périmètre dont les frontières sont localisées à une distance de 2 à 3 fois la largeur du dispositif testé. La profondeur maximale des lentilles réalisées et testées est de 5 ��. La transposition des principes des milieux périodiques à des matériaux aussi spécifiques que les matériaux terrestres, nécessite de définir les conditions de validité. Ces conditions sont notamment une gamme de déformation des sols permettant de justifier un comportement élastique du massif testé et un site de mesure profond et homogène pour limiter les effets de réflexion des couches géologiques sous-jacentes à impédance contrastée. L’interprétation des mesures est effectuée sous l’angle des phénomènes physiques attendus au sein des milieux périodiques. Les lentilles testées sont explorées comme des cristaux phononiques et des métamatériaux. Par les effets observés, on pointe la diffraction dont réflexion de Bragg et double image de la source en conséquence de la réfraction négative d’une lentille plate. Cependant, un métamatériau se définit comme un matériau composite artificiel réalisé à partir de l’assemblage de résonateurs de dimensions plus petites, dont la longueur d’onde à résonance est beaucoup plus grande que leur dimension physique. Ces possibilités de résonances locales sont vérifiées pour des résonateurs d’Helmholtz ou des sols très mous avec inclusions rigides. À l’échelle macroscopique, un métamatériau est susceptible de présenter des propriétés que l’on ne rencontre pas dans la nature, comme l’indice de réfraction négatif. À ces premières interprétations s’ajoutent une analyse de la modification de la polarisation des ondes de surface. Cette lecture nouvelle des données ouvre la discussion des phénomènes tels l’existence des résonances locales des éléments rigides placés dans un sol, et non plus des cylindres vides, ainsi que sur l’homogénéisation statique ou dynamique, l’anisotropie dynamique, d’optique transformationnelle, les résonateurs de surface, etc. La modification du signal avec un sol structuré et les résonateurs de surface sont le lien avec le Génie Civil et l’interaction sol-structure en Génie Parasismique. Les thèmes se rejoignent en sismologie et sur les effets de sources secondaires générées par les immeubles. Les perspectives sont la création de barrières anti-vibratiles pour les fréquences de plusieurs dizaines de hertz, une possibilité d’interprétation des effets locaux de l’interaction sol-structure sous séisme et de distribution singulière de l’énergie sismique autour d’un ouvrage donné. La maîtrise de la distribution de l’énergie sismique serait l’invisibilité sismique, c’est-à-dire qu’un ouvrage pourrait se substituer totalement ou quasi-totalement au chargement sismique.