Thèse soutenue

Nanoparticules d’oxyde de fer recouvertes de polymères zwitterioniques pour la micromanipulation de chromosomes dans le noyau de cellules vivantes

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Auteur / Autrice : Fanny Delille
Direction : Thomas PonsNicolas Lequeux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Frontières du vivant
Date : Soutenance le 12/10/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Frontières de l'innovation en recherche et éducation (Paris ; 2006-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique et d’étude des matériaux (Paris ; 2010-....) - Laboratoire de Physique et d'Etude des Matériaux (UMR 8213)
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Bégin-Colin
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Pons, Nicolas Lequeux, Christine Ménager, Andreas Reisch, Laurence Motte
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Ménager, Andreas Reisch

Résumé

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Dans le noyau des cellules, l’ADN est replié selon une architecture complexe multi échelle. Notre compréhension des principes physiques qui régissent cette organisation complexe n’est pas complète. Pour l’étudier, il serait utile de pouvoir appliquer directement une force sur les chromosomes in vivo. Dans cette thèse est présentée une nouvelle nanosonde magnétique qui peut s’accrocher à un locus génomique précis et y appliquer une force.Cette nanosonde est une nanoparticule d’oxyde de fer recouverte de ligands polymériques. Le premier défi est d’éviter les interactions non spécifiques entre les nanoparticules et des biomolécules dans l’environnement intranucléaire très encombré. Pour y parvenir, nous avons conçu un copolymère à bloc pour recouvrir les nanoparticules. Le premier bloc contient des zwitterions sulfobétaïne qui sont très efficaces pour éliminer les interactions non spécifiques. Le second bloc contient plusieurs groupes phosphonates qui permettent l’accroche des polymères sur la surface de la nanoparticule. La stabilité de l’accroche sur le long terme et l’absence d’interactions entre des protéines et le revêtement polymérique choisi a été étudiée in vitro et dans des cellules vivantes.Le deuxième défi est de conjuguer des protéines spécifiques à la nanoparticule qui vont permettre de cibler les séquences d’ADN choisies. Nous avons optimisé la conception du polymère pour atteindre une conjugaison contrôlée et efficace des protéines de ciblage sur la surface des nanoparticules, par chimie click sans catalyseur cuivre. Les nanoparticules sont fonctionnalisées avec de la protéine fluorescente verte (GFP), qui se lie dans le noyau à un nanocorps anti-GFP, fusionné à une protéine qui se lie à une séquence d’ADN spécifique dans le modèle cellulaire utilisé.L’efficacité du ciblage des nanoparticules sur l’ADN a été étudiée après microinjection d’une solution de nanoparticules dans le noyau de cellules vivantes. Le ciblage est rapide, de l’ordre de plusieurs minutes, et spécifique, et les interactions non spécifiques sont évitées. Des milliers de nanoparticules se lient au locus génomique. Le locus a été manipulé avec une pointe magnétique qui produit un fort gradient de champ. Le locus est soumis à une force de l’ordre du piconewton qui peut déplacer le locus génomique sur plusieurs micromètres. Cet outil sera utile pour étudier la mécanique des chromosomes, et l’organisation et les fonctions du génome.