L'artifex dans la pensée franciscaine
Auteur / Autrice : | Amalia Salvestrini |
Direction : | Olivier Boulnois, Federico Vercellone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, textes et savoirs |
Date : | Soutenance le 31/03/2022 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Università degli studi (Gênes, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) - Laboratoire d'Etudes sur les Monothéismes / LEM |
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Fosca Mariani Zini |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Piron, Dominique Poirel, Salvatore Tedesco | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvain Piron, Cecilia Panti |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre travail se propose d'interroger certains textes pré-modernes, ceux du Moyen Âge franciscain en particulier, pour comprendre comment la figure de l'artifex et l'expérience de la production d'artefacts ont fait l'objet d'une réflexion que l'on pourrait qualifier d'« esthétique », avant même la naissance de l'esthétique en tant que discipline. Le phénomène de la poiesis est pensé tout au long de la période médiévale par moyen d'une distinction fondamentale, c'est-à-dire celle entre l'artifex humain et l'artifex divin. Sur la base de cette distinction, la poiesis n'est pas considérée comme une création à partir du néant par quelqu'un qui, en dehors d'un ordre à la fois cosmique et métaphysique, obéit seule aux lois qu'il se donne de manière autonome. Au contraire, penser la poiesis à cette époque implique de prendre conscience de l'ordre dans lequel l'artifex se place, des critères auxquels il se conforme et qui sont l'expression des choix originaires par lesquels le Dieu artifex a créé le monde.La réflexion franciscaine sur l'artifex est ici étudiée à partir d'un corpus de textes de Bonaventure de Bagnoregio, Pierre de Jean Olivi, Jean Duns Scot et Guillaume d'Ockham. Le Volume 1 étudie la constitution philosophique de l'artifex. Tout d'abord, sa genèse est observée à travers les sources scripturaires, philosophiques et rhétoriques (Partie I). Deuxièmement, les perspectives franciscaines sur l'artifex sont reconstruites à travers l'articulation de l'activité poïétique dans le projet, l'œuvre et la réalisation (Partie II). Dans la dernière partie, consacrée au passage de l'artifex à l'artiste (Partie III), à la lumière du chemin parcouru on s'interroge sur la possibilité d'une "esthétique" franciscaine, ainsi que sur le passage de celle-ci à l'art franciscain. Enfin, quelques axes de recherche sont ouverts sur les relations possibles entre l'artiste franciscain et les théories artistiques de la Renaissance. Dans le Volume 2 de la thèse (Annexe: Les paroles. L'espace sémantique de l'artifex) la documentation commentée du corpus de textes des quatre auteurs franciscains est mise à disposition.