Thèse soutenue

Assurance et accès aux soins des personnes à bas revenus en France : trois essais en économie de la santé

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Auteur / Autrice : Cécile Gayet
Direction : Brigitte Dormont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d’Economie de Dauphine (Paris) - Laboratoire d'Economie de Dauphine / LEDa
établissement opérateur d'inscription : Université Paris Dauphine-PSL (1968-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Jusot
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Dormont, Karine Lamiraud, Alain Paraponaris, Eric Bonsang, Marianne Cornu-Pauchet, Denis Raynaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Karine Lamiraud, Alain Paraponaris

Résumé

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En France, l'existence d'un ticket modérateur sur les soins essentiels implique que tout assuré qui ne détient pas de complémentaire santé est exposé à un risque maladie non nul. Pour réduire ce risque qui pèse particulièrement sur les plus pauvres, le système de soins actuel repose sur la réussite de différents dispositifs d'assistance : en dessous d'un certain seuil de revenu, les assurés peuvent bénéficier s'ils en font la demande d'une complémentaire santé gratuite ou partiellement subventionnée. Dans cette thèse, nous proposons d'étudier au moyen d'analyses microéconométriques certaines limites que peut impliquer un tel système de soins. Dans le premier chapitre, nous étudions comment la contrainte sur les prix imposée par les dispositifs d'assistance aux médecins en secteur 2 et aux dentistes (i.e. l'interdiction de facturer des dépassements d'honoraires aux bénéficiaires de l'assistance) peut motiver les refus de soins observés dans les études de testing. Nos résultats suggèrent que quand ils acceptent plus de patients reçus au tarif inférieur, les médecins en secteur 2 et les dentistes ne peuvent pas annuler le choc financier en augmentant les tarifs facturés aux autres patients. Néanmoins, ils augmentent leur volume d'activité pour maintenir leur revenu. Ces répercussions pour les médecins et dentistes contribuent, sans les justifier, à expliquer l'existence de refus de soins. Le deuxième chapitre explore comment des dimensions subjectives telles que les préférences dans l'arbitrage santé/niveau de vie ou les anticipations de santé et de niveau de vie peuvent être à l'origine de mécanismes qui affecteraient particulièrement les comportements de recours aux soins des bénéficiaires de l'assistance. Nos analyses indiquent que ces derniers ne se distinguent des autres assurés qu'au niveau de leurs anticipations de niveau de vie, mais que leurs perspectives de niveau de vie particulièrement basses ne sont pas associées à leurs comportements de recours aux soins. Nous confirmons l'importance de détenir une assurance complémentaire, qu’elle soit privée ou délivrée par un dispositif d'assistance, pour accéder aux soins. Le dernier chapitre s’intéresse à la réforme de la Complémentaire santé solidaire qui a affecté le marché de la complémentaire santé subventionnée pour les personnes à bas revenu en novembre 2019. L’objectif est de déterminer si la suppression des contrats optionnels les moins couvrants a pu nuire au taux de couverture de la population ciblée. Cette analyse se concentre sur les assurés de plus de 64 ans. Nos résultats indiquent que les hausses de primes induites par la réforme ont pu exclure du marché les retraités modestes qui présentent le meilleur état de santé.