Thèse soutenue

Description globale de la radioactivité nucléaire et des états clusters dans le cadre des approches relativistes de l'énergie fonctionnelle de la densité

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Auteur / Autrice : Florian Mercier
Direction : Elias KhanJean-Paul Ebran
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Structure et réactions nucléaires
Date : Soutenance le 28/06/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Particules, Hadrons, Énergie et Noyau : Instrumentation, Imagerie, Cosmos et Simulat
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physique des deux infinis Irène Joliot-Curie (2020-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Physique (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Marcella Grasso
Examinateurs / Examinatrices : Luis Robledo, Jérôme Margueron, Jérôme Giovinazzo
Rapporteurs / Rapporteuses : Luis Robledo, Jérôme Margueron

Résumé

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Les systèmes nucléaires exhibent de nombreuses propriétés individuelles et collectives héritées de deux caractéristiques principales : les noyaux sont des systèmes auto-liés par l'interaction nucléaire forte et ils sont composés d'un nombre important de particules. La première de ces spécificités empêche la dérivation simple d'un potentiel nucléon-nucléon. La seconde fait des systèmes nucléaires des problèmes à N-corps quantiques, problème intrinsèquement complexe à résoudre. De cette complexité émerge aussi toute la richesse des systèmes nucléaires. La distribution des nucléons au sein du noyau en est un parfait exemple. D'une structure parfaitement homogène décrite par un liquide de Fermi à la présence d'inhomogénéités importantes appelées clusters, les nucléons s'arrangent dans le noyau de façon complexe. Ces différentes propriétés peuvent être étudiées à l'aide du formalisme de l'énergie fonctionnelle de la densité covariant (cEDF) au niveau champ moyen (RMF) ou bien en incluant les corrélations particule-particule (RHB). Cette approche permet d'obtenir une description satisfaisante des propriétés générales du noyau (énergie, rayon, spectre, ...), et en particulier de rendre compte de l'apparition de structures en clusters au sein du noyau. Les EDF sont construites à partir de Lagrangiens phénoménologiques dont les différents paramètres doivent être ajustés pour reproduire les résultats expérimentaux. Cet ajustement peut s'avérer particulièrement complexe et couteux numériquement si l'on souhaite obtenir une interaction capable de décrire l'entièreté de la carte des noyaux avec une bonne précision. Une méthode combinant approche Monte-Carlo et minimisation simplex est présentée ici afin d'ajuster différentes fonctionnelles relativistes. Ces nouvelles fonctionnelles sont ensuite testées sur environ 1000 noyaux dont l'énergie, le rayon, les gaps, la déformation et d'autres propriétés sont confrontées aux données expérimentales disponibles. L'approximation du champ moyen permet de reproduire un grand nombre de propriétés avec un bon accord théorie-expérience dans un cadre aujourd'hui peu couteux numériquement. Cependant, cette approximation néglige un grand nombre de corrélations dont la prise en compte peut s'avérer nécessaire pour obtenir une description de certains phénomènes. Plusieurs méthodes existent pour aller au-delà du champ moyen statique et nous nous intéressons particulièrement ici au formalisme QRPA (quasiparticle random phase approximation) dont une reformulation récente, la QFAM (quasiparticle finite amplitud method), permet des calculs à grande échelle. Les fonctions de réponses calculées dans ce formalisme montrent que l'étude des structures en clusters mentionnées précédemment s'avère particulièrement importante dans la compréhension des excitations de basse énergie dans les systèmes nucléaires. D'autres mécanismes d'apparition de résonances sont étudiés comme l'excès de neutrons ou l'appariement. Ces structures en clusters possèdent aussi une grande importance dans la description du phénomène de radioactivité. En effet, une compréhension profonde de la préformation et de l'émission de ces clusters permet d'approcher le phénomène de radioactivité d'un point de vue microscopique. En particulier, le phénomène d'émission spontanée de particules alpha ne disposait pas, jusqu'à présent, d'une description entièrement microscopique en termes de nucléons seulement. La puissance du formalisme utilisé ici a de plus permis d'identifier un nouveau mode de désintégration théorique où deux particules alpha sont simultanément émises dos à dos.