Thèse soutenue

Régulation et rôles de la voie JAK-STAT au cours de l'ovogenèse chez la drosophile

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Auteur / Autrice : Charlotte Mallart
Direction : Marianne MalartreAnne-Marie Pret
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 13/12/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie intégrative de la cellule (Gif-Sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
référent : Faculté des sciences d'Orsay
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Life Sciences and Health (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Malagnac
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Mirouse, Antoine Guichet, Jens Januschke
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Mirouse, Antoine Guichet

Résumé

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La voie de signalisation JAK-STAT joue un rôle central en immunologie et lors du développement par son implication dans des processus cellulaires majeurs (prolifération, différenciation, migration, apoptose). Bien que les connaissances sur son fonctionnement, ses cibles et sa régulation s'étoffent, nombreux sont les mécanismes restants incomplets. Elle est conservée chez de nombreux métazoaires, autant au niveau fonctionnel que moléculaire et la drosophile est un modèle de choix pour l'étude de cette voie de signalisation car les différents types d'acteur la composant présentent peu de redondance. En particulier, au cours de l'ovogenèse, la voie JAK-STAT est impliquée dans de nombreux évènements de morphogenèse nécessaires à la maturation de l'œuf, offrant autant de phénotypes à étudier pour comprendre son fonctionnement. Dans ce contexte, mon projet de thèse avait pour but de participer à l'étude de la régulation de la voie JAK-STAT en utilisant comme système l'ovaire de drosophile. Au niveau de la chambre à œuf, ou follicule, les cellules polaires, localisées en paires aux pôles antérieur et postérieur de l'épithélium folliculaire, sont les seules productrices du ligand de la voie JAK-STAT. De fait, suite à la sécrétion du ligand, la signalisation était jusqu'ici décrite comme symétrique entre les pôles antérieur et postérieur. En caractérisant précisément le patron d'activité de la voie JAK-STAT en contexte sauvage, j'ai observé et décrit que si la symétrie s'applique en effet au début de l'ovogenèse, une asymétrie se met en place entre les pôles par une diminution de la taille du gradient au pôle postérieur en milieu d'ovogenèse. De façon fortuite, j'ai observé que la E-Cadhérine, une protéine d'adhérence inter-cellulaire, présente une dynamique similaire dans les cellules folliculaires postérieures. J'ai pu démontrer que la E-Cadhérine est impliquée dans les mêmes processus cellulaires que la voie JAK-STAT lors de l'ovogenèse et que son expression est nécessaire à la transduction de la voie JAK-STAT. La poursuite de cette étude a mis en évidence que la E-Cadhérine forme un complexe avec un des acteurs de la voie JAK-STAT, le facteur de transcription Stat92E. L'ensemble de ces résultats a permis de démontrer que la E-cadhérine agit comme régulateur positif de la voie JAK-STAT dans l'épithélium folliculaire. En parallèle, j'ai étudié les causes et rôles physiologiques de la restriction de la voie JAK-STAT dans les cellules folliculaires postérieures. Le pôle postérieur du follicule est caractérisé par la présence de l'ovocyte, sécrétant le ligand Gurken de la voie EGFR et l'activation combinée des voies EGFR et JAK-STAT dans les cellules folliculaires postérieures induit leur différenciation. Ces cellules envoient en retour une information de nature inconnue vers l'ovocyte, permettant l'initiation du transport polarisé et de l'ancrage du déterminant oskar au cortex postérieur de l'ovocyte. J'ai identifié que la diminution de la E-Cadhérine dans les cellules folliculaires postérieures est exercée par la voie Gurken/EGFR. J'ai constaté que la restriction résultante du gradient d'activité de la voie JAK-STAT permet la différenciation d'une sous-population de cellules folliculaires postérieures, que j'ai nommée cellules d'ancrage postérieur. J'ai observé que ces cellules sont les seules gardant un contact étroit avec la membrane postérieure de l'ovocyte entre les stades 9 et 10b et ce grâce à la E-Cadhérine, qui est une cible de la voie JAK-STAT dans les cellules d'ancrage postérieur. Enfin, j'ai également décrit que, du fait de ce contact avec l'ovocyte, le nombre de cellules d'ancrage postérieur doit être finement régulé car il contrôle directement la taille de la zone vers laquelle va être transporté et s'ancrer oskar. Ce nouveau niveau de régulation de la zone d'ancrage d'oskar est crucial, car j'ai identifié qu'une zone d'ancrage trop grande dans l'ovocyte mène à des défauts lors du développement du futur embryon.