Thèse soutenue

Dynamique des écosystèmes de mangrove ouest-africains de la lagune de Joal-Fadiouth (Sénégal) au rio Cacine (Guinée-Bissau)

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Auteur / Autrice : El Hadji Balla Dieye
Direction : Catherine MeringOumar Sy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement
Date : Soutenance le 30/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité en cotutelle avec Université Assane Seck (Ziguinchor, Sénégal)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Alexandre
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Mering, Oumar Sy, Frédéric Alexandre, Amadou Tahirou Diaw, Julien Andrieu, Tidiane Sané, Marie-Christine Cormier-Salem, Cécilia Bobée
Rapporteurs / Rapporteuses : Amadou Tahirou Diaw, Julien Andrieu

Résumé

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Ce travail de recherche a pour objectif de faire comprendre de mangrove dans la zone côtière ouest-africaine. Cette étude cherche, en effet, à comprendre les mutations socio-environnementales intervenues dans les écosystèmes de mangrove, de la lagune de Jaol-Fadiouth au Sénégal au rio Cacine en Guinée-Bissau. Cette partie intégrante des Rivières du Sud abrite cinq zones de mangrove que sont la lagune de Joal-Fadiouth, les estuaires inverses du Saloum et de la Casamance, l'estuaire de la Gambie et le vaste delta parsemé de nombreux îlots et d'îles de la Guinée-Bissau. Dans ces espaces littoraux, les populations habitant dans ces espaces littoraux se caractérisent par une importante diversité linguistique et sociale. Elles présentent cependant des similitudes les pratiques d'exploitation des ressources disponibles (riziculture de bas-fond, extraction du sel, cueillette des huitres, coupe de bois, pêche, tourisme'). Ces pratiques ont été forgées au cours d'un long processus historique rythmé par des conquêtes et des mouvements de populations à la recherche de nouvelles terres et de ressources. Ces dernières, indispensables au bien-être des populations, sont menacées depuis plusieurs années par des facteurs naturels et anthropiques responsables d'une situation de vulnérabilité permanente. C'est ainsi que l'ampleur de ces modifications ont été mesurées à travers une démarche méthodologique multiscalaire qui associe les outils de la Télédétection (cartographie automatique à partir de données satellitaires Landsat et MODIS acquises entre 1972 et 2018), des travaux de terrain (observations directes, enquêtes et perception de la population) et l'analyse des données pluviométriques (série 1951-2015). Cette approche a permis d'apprécier les mutations qui sont intervenues dans ces paysages littoraux lors de cinq dernières décennies. Celles-ci se sont traduites par une forte dégradation des surfaces végétales, particulièrement de mangrove, entre 1972 et 2000 suivie d'une relative stabilité et d'une régénération progressive à partir des années 2000 et jusqu'en 2018 à la faveur du retour à des conditions normales de la pluviométrie et d'une prise de conscience des populations locales de la nécessité de sauvegarder et de conserver leur milieu de vie. Dans l'estuaire de la Casamance, cette situation s'est traduite par des initiatives locales de réhabilitation de la mangrove soutenues, par la suite, par des partenaires à travers une démarche participative qui a suscité une forte mobilisation des communautés. Ces actions de restauration de la mangrove sont en phase avec les politiques publiques de protection, de conservation et de réhabilitation des écosystèmes naturels dégradés. Cette situation a créé de nouveaux rapports entre la population et le milieu de mangrove et de nouvelles formes d'appropriation par les communautés locales des terroirs à mangrove qui représentent pour elles un patrimoine naturel irremplaçable.