Thèse soutenue

Programme d’entraînement personnalisé et évaluations fonctionnelles spécifiques pour une prise en charge adaptée des patients Marfan : étude randomisée contrôlée

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Auteur / Autrice : Steve Arroussi Jouini
Direction : Damien VitielloGuillaume Jondeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport
Date : Soutenance le 01/12/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Sciences du Sport-Santé de Paris (2014-....)
Jury : Président / Présidente : François Carré
Examinateurs / Examinatrices : François Carré, Agnès Vinet, Pierre-Marie Leprêtre, Christelle Nguyen
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Vinet, Pierre-Marie Leprêtre

Mots clés

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Résumé

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Contexte : Le syndrome de Marfan (SDM) est une maladie génétique autosomique dominante rare provoquée par la mutation du gène FBN1 codant pour la protéine fibrilline-1. La fibrilline-1 est le principal composant des microfibrilles, éléments présents dans l’ensemble des tissus de l’organisme. Ce syndrome se caractérise par la multitude d’atteintes cliniques dues à l’altération de cette protéine.Les patients SDM peuvent développer des anévrismes au niveau de la racine aortique (i.e., sinus de Valsalva) conduisant à la dissection aortique. Ceci est l’un des principaux facteurs de morbidité́ chez ces patients. Actuellement, la prévention passe principalement par la chirurgie aortique. Cependant, les répercussions sont globales et peuvent altérer le fonctionnement d’autres tissus tels que le tissu musculaire squelettique, le tissu osseux, le tissu pulmonaire et le tissu oculaire. L’association des atteintes squelettiques (e.g. scoliose, hyperlaxité), musculaires et oculaires engendrent une diminution de la qualité́ de vie des patients. Ces atteintes sont associées à des douleurs et des handicaps qui retentissent sur l’activité professionnelle, les loisirs et la vie de famille. Dans ce contexte, l’activité physique pourrait représenter une alternative pertinente pour la prise en charge de des patients SDM. Une étude animale récente suggère que l’entrainement modéré serait bénéfique.Hypothèses : 1/ L’entrainement physique améliore la qualité de vie des patients SDM. 2/ La combinaison d’un entraînement en résistance avec un entraînement en aerobie est efficace pour améliorer la puissance musculaire, la force musculaire et la qualité de vie des patients SDM.Objectif principal : Démontrer que l’entrainement physique réalisé à domicile améliore la qualité de vie des patients SDM. Objectifs secondaires : 1/ Déterminer les effets bénéfiques de l’entrainement personnalisé à domicile sur la capacité physique des patients. 2/ Démontrer le caractère sécuritaire de la prise en charge des patients SDM par l’entraînement physique personnalisé.Méthodologie : au moins 117 patients atteints du SDM et 35 sujets sains ont été inclus dans cette étude. Les patients ont été randomisés en 3 groupes : Groupe 1 : sujets sains (pas d’entrainement) ; groupe 2 : patients SDM (entraînement personnalisé de 3 mois) et ; groupe 3 : patients SDM contrôle (pas d’entrainement).Le protocole d’entrainement a duré 3 mois et a été réalisé au domicile des patients SDM. Il consistait en 2 séances d'entraînement par semaine réalisées par un spécialiste de l'activité physique adaptée (AP). Des évaluations pré et post-entrainement ont été effectuées au centre de référence national Marfan de l'hôpital Bichat-Paris. Elles consistaient à évaluer la psychométrie sur la base de questionnaires auto-administrés (e.g. IPAQ, MOS SF-36) et des paramètres physiologiques tels que la consommation maximale d'oxygène, le diamètre de l'aorte, la fonction du ventricule gauche, l’analyse de l’onde de pouls et la puissance musculaire squelettique au repos et pendant l'exercice. Nos résultats ont montré une amélioration significative de la qualité de vie, de la capacité cardiorespiratoire, de la force musculaire squelettique et une baisse de la pression artérielle chez les patients ayant terminé le programme d'entraînement. Nos résultats ont également montré une non-aggravation du sinus de Valsalva et aucune dissection aortique. Enfin, nos résultats ont montré une amélioration des pressions sanguines au cours de l’effort chez les patients SDM entraînés. Conclusion : Cette approche expérimentale randomisée et contrôlée pourrait représenter une nouvelle alternative thérapeutique non médicamenteuse et personnalisée des patients atteints du SDM.