Thèse soutenue

Approche épidémiologique de l'association santé orale et maladies cardiovasculaires : nouveau proxy oral et rigidité artérielle
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Auteur / Autrice : Christelle Darnaud
Direction : Pierre BoutouyriePhilippe Bouchard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pharmacologie
Date : Soutenance le 16/03/2022
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Médicament, toxicologie, chimie, imageries (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Rangé
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Rangé, Olivier Huck, Marie Briet, Antoine Cremer, Anton Sculean
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Huck, Marie Briet

Résumé

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L'association entre les maladies orales et les maladies cardiovasculaires est suggérée depuis la fin du XXème siècle. Les maladies cardiovasculaires restent des maladies non transmissibles très prévalentes et la principale cause de morbi-mortalité dans le monde. Les maladies orales sont principalement constituées par les caries dentaires et les maladies parodontales. Ces dernières sont toutes deux très prévalentes et aboutissent en l'absence de traitement à la perte des dents. La perte dentaire, a été associée à de multiples effets systémiques, incluant prioritairement le diabète et les cancers, plus récemment les maladies cardiovasculaires. Des études observationnelles suggèrent une association avec d'autres maladies telles que la maladie d'Alzheimer, la polyarthrite rhumatoïde ou l'obésité. Dans ce travail de thèse, nous étudions le lien épidémiologique entre les marqueurs oraux et les marqueurs infra-cliniques des maladies cardiovasculaires, notamment la rigidité aortique mesurée par la vitesse de l'onde de pouls carotido-fémorale (VOP). En utilisant une revue systématique des données de la littérature et une méta-analyse, nous avons, de façon robuste, confirmé l'association statistiquement et cliniquement significative entre la parodontite sévère et la VOP. De plus, nous avons pu constater l'insuffisance des études cliniques existantes concernant l'effet du traitement parodontal sur la VOP. Nous avons ensuite mis en évidence une association entre l'hygiène orale estimée par l'accumulation de plaque dentaire et la présence de plaques athéromateuses carotidiennes. Nous avons pour cela utilisé les données d'une cohorte bien phénotypée au niveau cardiovasculaire ayant un suivi de 10 ans. Puis, nous avons identifié et utilisé un marqueur original de la santé orale, correspondant à la capacité masticatoire évaluée par le nombre d'unités masticatoires fonctionnelles. Ce paramètre reflète l'histoire naturelle de la maladie parodontale (dents manquantes) et l'aspect socio-économique associé (dents non remplacées). Dans cette deuxième partie de thèse, nous avons identifié pour la première fois, une association entre les unités masticatoires fonctionnelles et la mortalité cardiovasculaire, grâce à l'utilisation des données d'une deuxième grande cohorte française. Suite à ce résultat, nous avons poursuivi l'exploration et mis en évidence une association significative entre la faible capacité masticatoire et une rigidité carotidienne élevée. En conclusion, nous confirmons la force de la relation entre la santé orale et les maladies cardiovasculaires et nous validons l'identification des unités masticatoires fonctionnelles comme marqueur oral original impliqué dans cette relation. La poursuite du travail de recherche sera d'explorer la relation causale entre maladie parodontale et rigidité artérielle avec d'autres méthodes. La randomisation mendélienne, basée sur des cohortes existantes, pourrait constituer à cet égard une approche permettant d'éviter les problèmes éthiques associés aux essais cliniques randomisés.