Thèse soutenue

Fouille de données spatio-temporelles pour l’étude du risque de transmission résiduelle du paludisme à échelle paysagère en milieu rural ouest-africain

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Auteur / Autrice : Paul Taconet
Direction : Nicolas Moiroux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et biodiversité
Date : Soutenance le 02/06/2022
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Florence Fournet
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Moiroux, Florence Fournet, Ibrahima Dia, Catherine Linard, Jean Gaudart, Emmanuel Roux
Rapporteurs / Rapporteuses : Ibrahima Dia, Catherine Linard

Résumé

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La lutte contre la transmission du paludisme fait aujourd'hui face au ralentissement des progrès enregistrés au cours des quinze premières années du 21è siècle. Pour les redynamiser, il est nécessaire de passer d’une approche universelle de la prévention à une approche ciblée, adaptée au faciès local du risque de transmission. Ces stratégies nécessitent de décrire, comprendre et prédire le risque de transmission du paludisme à des échelles spatio-temporelles fines - adaptées à la prise de décision locale. Dans cette thèse, nous avons tenté d’expliquer et évaluer la prédictibilité dans l’espace et dans le temps, à échelle paysagère en milieu rural ouest-africain (au Burkina Faso et Côte d'Ivoire), de plusieurs indicateurs entomologiques du risque de transmission : présence et abondance des anophèles, résistances physiologiques et comportementales des anophèles aux insecticides. Nous avons pour cela utilisé des données entomologiques et environnementales hétérogènes, spatialisées et temporalisées, multi-source et multi-échelle (images satellitaires, capteurs micro-climatiques, enquêtes de comportement humains, etc.), et des méthodes de fouille de données avancées (notamment basées sur l’interprétation des modèles d’apprentissage automatique), dans des approches holistico-inductives de la génération de connaissances scientifiques. Nos résultats ont montré à l'échelle des villages une forte hétérogénéité spatio-temporelle des densités vectorielles, et une relative homogénéité de la prévalence des phénotypes / génotypes résistants. À partir des associations capturées par les modèles statistiques, nous avons émis de nombreuses hypothèses sur les déterminants environnementaux (climatiques, paysagers, socio-culturels, etc.) des différents indicateurs entomologiques étudiés ; autrement dit sur l’impact de l’environnement sur les traits de vie des vecteurs. Nos modèles étaient en mesure de prédire correctement et anticiper plusieurs semaines à l’ avance les densités vectorielles à l’échelle du village, ce qui n’était pas le cas pour les résistances aux insecticides. À l'issue de ce travail, nous faisons des propositions pour l'amélioration (i) des méthodes actuelles de lutte anti-vectorielle, (ii) de l’utilisation de la science et ingénierie des (géo-)données en général, et de la modélisation statistique en particulier, pour la recherche et le contrôle du paludisme, et (iii) des outils de surveillance et prévention du risque de transmission du paludisme à échelle locale en milieu rural ouest-africain.