Thèse soutenue

Modélisation physique du rôle des paramètres rhéologiques et cinématiques dans la structuration des bassins de type pull-apart : exemple du bassin d'El Hamma-Gabès, Tunisie centrale

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Auteur / Autrice : Marwa Boussarsar
Direction : Bruno VendevilleChedly Abbes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'univers
Date : Soutenance le 08/09/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université de Sfax (Tunisie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (LOG)
Jury : Président / Présidente : Laetitia Le Pourhiet
Examinateurs / Examinatrices : Oriol Ferrer
Rapporteurs / Rapporteuses : Laetitia Le Pourhiet, Ferid Dhahri

Résumé

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Les modèles analogiques de formation des bassins en pull-apart considèrent l’existence de discontinuités basales qui transmettent le mouvement de décrochement dans la couverture sus-jacente. Nous présentons ici une série de modèles réalisés selon un mode opératoire innovant, qui permet la formation de ce type de bassins au-dessus d'une couche visqueuse, par le seul effet de coulissements latéraux dans la couverture, indépendamment du socle. Ce travail est inspiré d’un exemple naturel, le bassin d'El Hamma-Gabes, en Tunisie centrale. Ce bassin correspond à une zone de relais extensif entre deux Couloirs de Décrochements Principaux (CCP) de direction N100-110. Ces couloirs font partie de l’expression en surface de la zone de cisaillement crustale dite « Accident Sud Tunisien ». Ils sont marqués par des cinématiques transtensives dextres pendant l’extension N80 du Crétacé supérieur, et transpressives dextres pendant les compressions N140 au cours du Néogène. Ces mouvements ont assuré et maintenu l’extension de la zone de relais au cours des événements tectoniques aussi bien extensifs que compressifs. Dans cette zone de relais la couverture sédimentaire est adhérente au substratum anté-triasique dans sa partie méridionale, en l’absence du trias supérieur évaporitique. La structuration en subsurface montre un dispositif en horst et graben qui se branchent aux (CCP). Deux méga-grabens sont identifiés : celui d’El Hamma à l’Ouest et celui de Chenchou à l’Est, séparés par le Horst de Jebel Hallouga. Chacun de ces grabens est structuré à son échelle, en une succession de horsts et graben de second ordre. En sections sismiques, des structures en « sabliers » formées par l’interconnexion dans les couches du Crétacé supérieur, de grabens séparés dans des niveaux sous-jacents, se développent dans la partie septentrionale de la zone de relais. Ces structures témoignent d’une extension plus prononcée que dans la partie méridionale, favorisée par un découplage couverture/socle lié à une présence d’évaporites Triasiques dans cette partie de la zone de relais. Les modèles analogiques montrent que : 1- Dans le cas d’une couverture reposant sur une couche visqueuse (silicone) également répartie dans la zone de relais, le pull-apart initié comporte deux grabens chacun connecté à l’extrémité de l’un des (CCP). Les failles bordières de ces structures montrent des tracés courbes. Leur orientation est celle de failles de type R au niveau de leurs jonctions au (CCP), et évolue vers celle de R’, en s’en éloignant. Des percements « diapiriques » se produisent le long des axes des grabens. La restauration des étapes de déformation permet de distinguer les trois stades de mise en place de ces diapirs : stade réactif associé à l’ouverture du graben, actif puis passif syn-cinématiques. Un effondrement du toit de diapir se produit à un stade avancé de la déformation quand la couche de sel est amincie alors que l’extension continue. Les structures en "sablier" se développent dans les couches syntectoniques par propagation vers le haut des failles normales et leur interférence. 2- Dans les modèles à variation latérale de la densité de la couche de décollement, l’extension dans la zone de relais parait plus accentuée dans la zone où la densité est la plus faible. Le graben connecté aux (CCP) du côté de cette zone est plus structuré. Aussi, les structures en sabliers n’apparaissent que dans cette zone à forte extension. Un diapirisme peut se produire à la jonction entre le bassin en pull-apart et le (CCP) de ce même côté. Une analyse de Corrélation d’Images Numériques appliquée à des modèles où la densité de la couche varie latéralement, permet de renseigner de manière quantitative et illustrée, la distribution des champs de déplacement et des taux de déformation, l’évolution spatio-temporelle de la déformation ainsi que la relation entre cette évolution et la rhéologie du niveau de décollement.