Thèse soutenue

La Question de la littérature : Lire et écrire à l'ère anthropocène

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Auteur / Autrice : Sarah Jonckheere
Direction : Thomas Dutoit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 21/06/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Nicholas Royle
Examinateurs / Examinatrices : Monica Michlin
Rapporteurs / Rapporteuses : Peter Boxall, Pieter Vermeulen

Mots clés

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Résumé

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Ce travail avance que l'Anthropocène (période géologique marquée par l'impact négatif de l'humanité sur les écosystèmes) introduit une perturbation critique dans nos conceptions épistémo-ontologiques, mais aussi une perturbation du critique puisqu'elle entraîne un dérangement radical de nos modes de pensée, de lecture et d'écriture. Il affirme que l'Anthropocène et la littérature sont connexes : les deux sont engagés, par le biais de l'écriture, dans la déstabilisation de la souveraineté humaine et les deux sont des forces énigmatiques ouvertes à/par le supplément de l'altérité. Ce projet étudie ainsi comment la littérature offre un changement de paradigme éco-poético-politique et révolutionnaire qui s'affranchit d'un système mondial égologique et mortifère. La thèse déconstruit d'abord les récits anthropocentriques de domination pour promouvoir une poétique performative de l'Anthropocène intimement liée à la théorie littéraire de Nicholas Royle sur le « veering », pétrie d'alterité et sensible à l'étrangeté spectrale des effets d'écriture. Cette poétique permet l'émergence d'interlocuteurs non-humains jusqu'alors ignorés et d'une écologie planétaire qui ne peuvent être perçus qu'en modifiant nos pratiques de lecture et d'écriture. Cette poétique est élaborée à partir de lectures soutenues et comparatives de Steven Spielberg, David Cronenberg, George Miller, Ridley Scott, Denis Villeneuve, mais aussi Philip K. Dick, Don DeLillo, Neal Stephenson, William Gibson, Nicholas Royle, W. S. Merwin, Herman Melville. Ces lectures s'articulent autour d'une relecture de l'œuvre de Derrida et s'appuient sur les publications en humanités environnementales des deux dernières décennies.