Thèse soutenue

De la discordance temporelle à l'irrésolution : le temps en crise dans les manifestes du Futurisme italien (1909-1944)
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Auteur / Autrice : Fleur Thaury
Direction : Jean-Philippe BareilMarianne Massin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures romanes
Date : Soutenance le 24/05/2022
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Henry Frangne
Examinateurs / Examinatrices : Audrey Rieber
Rapporteurs / Rapporteuses : Antonio Saccone, Didier Semin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le Futurisme italien, fondé en 1909 par F. T. Marinetti, est considéré comme la première avant-garde en raison de son projet artistique, idéologique et anthropologique révolutionnaire ainsi que de son activisme militant. Sa foisonnante production théorique et artistique, notamment grâce aux manifestes, a modifié le paysage culturel de la France et de l'Italie. Cette thèse propose une approche générale du mouvement futuriste italien (1909-1944) en repartant de la question du temps telle qu'elle est élaborée dans la pratique manifestaire. En réexaminant la promotion du futur qui justifie tout le projet avant-gardiste, on s'aperçoit que le Futurisme affirme moins un positionnement temporel univoque, qu'il n'expérimente une crise du temps dont la solution est loin d'être évidente. Notre projet entend restituer la spécificité de l'écrit manifestaire, à savoir, le mouvement autoréflexif qui s'enracine dans une expérience de crise pour, au lieu de l'éradiquer, la prolonger. Ce mouvement ternaire à l'œuvre est constitué par la pars destruens ou le geste de la table rase, la pars construens ou le grand récit futuriste, et la pars al di là qui impose un dépassement. Retraçant la généalogie de la notion de Futurisme, nous montrons comment elle émerge, à l'instar de la modernité baudelairienne, comme une solution paradoxale à l'expérience d'une crise du temps, leitmotiv de la pratique manifestaire. Puis, nous analysons la manière dont la solution futuriste substitue au Passéisme figurant une discordance temporelle (ou crise par défaut), un régime d'historicité (Hartog [2003], 2012) entre futurisme et présentisme, qui engage une mise en scène du temps en crise que nous proposons de comprendre à partir de la notion d'irrésolution (ou crise par excès), caractérisant l'épreuve temporelle et la poétique futuriste.