Contribution à une approche sociopolitique de l'insécurité routière : rationalités et facteurs de contingence

Contribution to a socio-political approach of road safety : rationalities and contingency factors

• Auteur / Autrice : David Bièvre
• Direction : Sébastien Jakubowski
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie et démographie
• Date : Soutenance le 26/10/2022
• Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)
• Jury : Président / Présidente : Marie-Axelle Granié
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Léné
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Gérald Bronner, Bruno Milly

Mots clés

Mots clés contrôlés

Sociologie

Analyse factorielle

Accidents -- Prévention

Rationalité

Risque -- Sociologie

Politique publique

Sécurité routière

Mots clés libres

Contingence

Théorie de l’homéostasie du risque (THR)

Road safety

Public action

Rationality

Risk sociology

Contingency

Prevention

Résumé

L'histoire de l'automobile en France éclaire sur les difficultés rencontrées par les politiques publiques pour investir durablement le champ de la prévention routière. Après la prise de conscience des années 70, les pouvoirs publics se saisissent de cette question et à l'issue d'une mise à l'agenda politique en 2002, des résultats remarquables sont enregistrés. Toutefois, vers 2013, les bilans se montrent plus contrastés et se dégradent même sur certains items. L'analyse de la prévention à travers la politique institutionnelle de communication conduit à s'interroger d'une part sur la rationalité de la prévention et d'autre part sur la rationalité supposée des usagers de la route. Une méthodologie originale permet de formaliser à partir des données de 2019, non pas les facteurs de risque, mais la scénographie du cadre espace/temps relative à l'accident. Ainsi, la contribution d'une analyse des facteurs de contingence couplée à la méthode des pourcentages à l'écart maximum met en lumière parmi les usagers segmentés en fonction du genre et de l'âge, des rapports au monde qui se distinguent, parfois hérités de la distribution des rôles au sein de la société. Au final, il est démontré que la politique publique de prévention n'est pas en phase avec la perception de l'espace de mobilité opérée par les différents profils d'impliqués dans un accident de la route car elle ne conteste ni le postulat de rationalité des usagers, ni la logique de construction sociale du risque.

The history of the automobile in France sheds light on the difficulties encountered by public policies to invest in the field of road accident prevention. After the collective awareness of the 1970s, the public authorities seized on this issue and, following its inclusion on the political agenda in 2002, remarkable results were recorded. However, around 2013, the balance sheets were more mixed, and even deteriorated on certain items. The analysis of prevention through the institutional communication policy leads to questioning, on the one hand, the rationality of prevention and, on the other hand, the supposed rationality of road users. An original methodology formalize from the 2019 data, not the risk factors, but the scenography of the space/time framework relating to the accident. Thus, the contribution of an analysis of contingency factors coupled with the method of maximum deviation percentages highlights, among users segmented according to gender and age, relationships to the world that are distinguished, sometimes inherited from the distribution of roles within society. In the end, it is shown that the public prevention policy is not in line with the perception of the mobility space operated by the different profiles of those involved in a road accident because it does not challenge either the postulate of rationality users, nor the social construction of risk.