Thèse soutenue

Le Self Cartography : processus migratoire et récit de la souffrance psychique des personnes en situation de migration

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Auteur / Autrice : Adèle Davanture
Direction : Daniel Derivois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 11/07/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Dynamiques Relationnelles Et Processus Identitaires (Psy-DREPI) (Dijon ; 2017-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Yoram Mouchenik
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Derivois, Betty Goguikian Ratcliff, Marion Feldman
Rapporteurs / Rapporteuses : Betty Goguikian Ratcliff, Marion Feldman

Résumé

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Introduction Cette recherche vise à expérimenter un protocole méthodologique nommé « Self Cartography » auprès de personnes en situation de migration. Couplant le récit de vie et la carte géographique, ce dispositif tend à répondre aux enjeux cliniques qu’imposent les mouvements migratoires mondiaux actuels. Face à des sujets d’origine, de culture et parfois de langue différentes, il s’agit de développer une méthode susceptible de capter des souffrances d’un autre type, dites « mondialisées », qui jalonnent les processus migratoires des sujets en exil. Méthode L’étude s’est déroulée en deux temps : 1) Une phase exploratoire (N = 5) mettant à l’épreuve le Self Cartography afin de dégager les premières potentialités cliniques et les biais méthodologiques à moduler avant la deuxième phase d’étude. 2) Une seconde phase de recherche (N = 10) visant à confirmer les premiers constats exploratoires. Chaque protocole s’est déroulé en six rencontres. A l’instar des tests projectifs utilisés en psychologie clinique, il a été proposé aux participants un support cartographique du monde comme surface d’étayage et de projection de leur récit migratoire. Des consignes spécifiques ont été édictées pour guider l’élaboration et appréhender les dynamiques psychiques en jeu dans le processus migratoire. Les récits recueillis ont été retranscrits et analysés qualitativement par études de cas et analyse thématique via le logiciel Nvivo® 11. Résultats La phase exploratoire a montré le caractère réflexif et projectif du support cartographique. La carte et les consignes, utilisées dans un cadre contenant, ont facilité la remémoration du processus migratoire donnant ainsi accès à l’expression de souffrances dites « mondialisées ». Quelques ajustements des consignes ont pu être effectués après ces premières analyses. La seconde phase de recherche a permis de confirmer le potentiel clinique du Self Cartography via l’analyse thématique des récits migratoires d’où émergent des souffrances spécifiques révélées par ce dispositif. Les études de cas ont mis en exergue des dynamiques transféro-contre-transférentielles singulières, sous-tendues par la présence du monde cartographié. Conclusion Le Self Cartography se révèle être un dispositif facilitant la remémoration, la narration, et la mise en sens de l’expérience de l’exil. Ces potentialités peuvent permettre de prévenir les risques de développement de psychotraumatismes, de dépression, et/ou de syndrome anxieux en encourageant parallèlement les processus de résilience. Des recherches complémentaires permettraient de renforcer la validation de ce protocole méthodologique comme dispositif d’évaluation et d’accompagnement clinique auprès des personnes en situation de migration.