Thèse soutenue

Entre réalités et apparences, les formes de la prostitution féminine chez Balzac, Dickens et Dostoïevski

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Auteur / Autrice : Liliia Androsenko
Direction : Nella Arambasin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 25/11/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Vanfasse
Examinateurs / Examinatrices : Margaret Gillespie
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Després, Nathalie Solomon

Résumé

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S’émancipant des interdits que lui dicte la tradition religieuse et les mœurs de l’époque, le monde culturel du XIXe siècle s’ouvre sur une conception réaliste des œuvres, engageant une réflexion sur la pauvreté, la marginalité et les disparités sociales. C'est en prenant appui sur cette attention portée aux marges, à partir du début du XIXe siècle, que nous envisagerons une étude autour de la prostitution féminine et de son appropriation littéraire, à travers les œuvres d’Honoré de Balzac, de Charles Dickens et de Fiodor Dostoïevski. En quoi les représentations de l’amour vénal aident-t-elles à repenser la fixité des normes et des identités sexuées ? Sous quelles formes se présentent-t-elles et en quoi sont-elles révélatrices des dysfonctionnements du système patriarcal ? Enfin, si l’œuvre littéraire permet à la fois de stabiliser et de repenser le genre, nourrit-elle la norme par la subversion ou propose-t-elle de nouveaux modèles ? Obéissant à une approche comparatiste, onze œuvres étudiées, publiées entre les années 1830 et 1880 et issues d’environnements socioculturels différents, interrogent la question du genre sous le prisme de la prostitution féminine. Elles contribuent à démontrer la dimension subversive, dénonciatrice, de la pensée romanesque sur le monde prostitutionnel, une pensée tributaire de stéréotypes qui dévoilent cependant la corruption du système patriarcal. Conformiste et transgressif, le geste narratif réinvestit le questionnement socioéconomique, moral et identitaire sur les formes de l’amour vénal, faisant de la prostituée une figure paradoxale située entre la norme et la déviance, la sexualité et l’amour inconditionnel. La littérature du XIXe siècle soulève ainsi des questions socioculturelles, inséparables des questions éthiques et religieuses, justifiant ainsi une approche transdisciplinaire au confluent de l'histoire, de la philosophie, des sciences sociales. Nous considérerons l’œuvre littéraire en tant qu’outil de réflexion critique qui rapproche, voire inverse les rôles de genre et atténue la hiérarchie, remettant en cause les apparences et dénonçant les réalités sociales.