Thèse soutenue

Lorsque les personnages féminins des romans d'Amy Tan interagissent avec le paysage : la sinéité en question

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Auteur / Autrice : Chen Ma
Direction : Pascale GuibertMargaret Gillespie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations anglaises et anglo-saxonnes
Date : Soutenance le 25/03/2022
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Christine Lorre Johnston
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Fournier, Claire Omhovère

Résumé

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Cette thèse explore la façon dont l’écriture des paysages de l’autrice chinoise américaine Amy Tan complexifie la notion de sinéité. Cette dernière va y apparaître peu à peu comme non fixe et non figée : toujours en devenir. C’est de cette absence même de sinéité que se dessine la sinéité, portée par la fluidité des paysages, les flottements de la mémoire et de la narration. Là, dans les paysages de ses romans,Tan ouvre un site de négociation de son héritage. La Chine y apparaît comme la Terre Perdue, ses paysages des pages non écrites. Cette thèse fait dialoguer ensemble d’une part la philosophie et les traditions paysagères chinoises, tant picturales que poétiques, et d’autre part, leurs révisions à l’œuvre chez Tan. Elle met parallèlement en avant cette sinéité qui se (dé)construit à travers la façon dont les personnages féminins interagissent avec les paysages. Ce que la Chine et être chinoise représentent pour Tan évolue en spirale diachroniquement tout au long de ses romans,et se déploie dans leurs paysages, qui passent, au fil des œuvres, d’une construction en tension à un processus de transition-transformation pour arriver à un retour. La Première Partie distingue une corrélation dans l’opposition entre les perceptions et interprétations paysagères des personnages féminins nés en Chine et de ceux nés aux États-Unis. Ce dont la Chine est le nom est inaccessible aux personnages féminins d’où qu’ils soient, dans un tel champ de tension. La Deuxième Partie analyse le caractère fuyant, fluide et incertain des paysages de Tan pris dans les mouvements d’une incessante transition-et-transformation. Ces caractéristiques spécifiques sont lues ici comme ce qui permet à Tan de complexifier la sinéité, mais aussi comme l’expression des dilemmes qui la traversent, en tant qu’autrice. La Troisième Partie expose ces façons qu’ont les personnages féminins de Tan de mal/bien comprendre ce qu’est “la Chine” — par quoi Tan se donne alors toute liberté d’explorer ce que“la Chine” et la sinéité veulent dire pour elle. Avec l’analyse de ces errances, ce sont les affirmations qui touchent Histoire, Patrie et Origines qui commencent à bouger.