Thèse soutenue

Dimorphisme sexuel de la mandibule et analyse morphométrique à partir d'examens tomodensitométriques : apport en anthropologie médico-légale

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Auteur / Autrice : Leonor Costa Mendes
Direction : Frédéric SavallDelphine Maret-Comtesse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropobiologie
Date : Soutenance le 04/01/2022
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d’Anthropobiologie et de Génomique de Toulouse (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Norbert Telmon
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Savall, Delphine Maret-Comtesse, Christophe Bou
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Fanton, Delphine Tardivo

Résumé

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La mandibule est un os du massif facial aux caractères dimorphiques très marqués, pouvant être employé dans l'estimation du sexe d'un individu. Étant le seul os mobile de l'extrémité céphalique, elle peut être séparée du crâne dans des contextes archéologiques ou médico-légaux. Par ailleurs, il s'agit d'un os soumis à des phénomènes de remodelage osseux de par la perte dentaire et les contraintes mécaniques qu'il subit au cours de la fonction masticatoire. L'objectif de ce travail était, d'une part, d'améliorer la performance des techniques d'estimation sexuelle à partir de la mandibule et, d'autre part, d'avoir une meilleure compréhension des changements morphologiques que subit cette structure au cours du vieillissement. Dans un premier temps, nous avons étudié le rôle de la mandibule dans le dimorphisme sexuel de l'extrémité céphalique. Des méthodes métriques et morpho géométriques, basées sur le positionnement informatique de landmarks, ont été employées sur 120 examens tomodensitométriques d'individus âgés de 23 à 84 ans. Nos résultats ont montré que la morphométrie géométrique offre une précision de diagnose sexuelle supérieure à la méthode métrique traditionnelle. Par ailleurs, le crâne présente une plus grande précision d'estimation sexuelle que la mandibule, quelle que soit la méthode d'analyse employée. Enfin, le taux de prédiction correcte du modèle mandibulaire s'améliore à partir de 40 ans. Dans un deuxième temps, nous avons analysé l'effet du vieillissement et de la perte dentaire sur la conformation mandibulaire, ainsi que l'impact de ces changements morphologiques sur l'identification du sexe d'un individu. 14 landmarks mandibulaires ont été placés sur 160 examens tomodensitométriques de sujets âgés de 40 à 79 ans. Nos analyses par morphométrie géométrique montrent que le dimorphisme sexuel mandibulaire demeure significatif avec le vieillissement et que les changements de conformation mandibulaire débutent à 50 ans. En revanche, la sénescence affecte différemment les individus masculins et féminins : le processus semble être plus précoce, plus rapide et plus accentué chez la femme, et les changements de conformation touchent des zones différentes selon le sexe. Par ailleurs, l'édentement, en particulier la perte de calage dentaire, entraîne des modifications de conformation différentes entre hommes et femmes. Il tend ainsi à estomper le dimorphisme sexuel de taille et à accentuer le dimorphisme sexuel de conformation.