Les fonctions de la musique dans le développement des personnes en situation de transition psychosociale : le parcours de 60 adultes faisant l’expérience de la migration
Auteur / Autrice : | Julia Da Silva Correia |
Direction : | Ania Beaumatin, Marie Huet-Gueye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 28/01/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Psychologie de la socialisation - Développement et travail (Toulouse ; 2015-...) |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Rouyer |
Examinateurs / Examinatrices : Raymond Dupuy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Guichard, Tania Zittoun |
Mots clés
Résumé
En psychologie, l’expérience de la migration est principalement étudiée sous l’angle des risques qu’elle comporte. Dans le cadre d’une approche socio-culturelle et historique du développement, elle peut être considérée comme une transition psychosociale propice à la personnalisation (Baubion-Broye et al, 2013). Le croisement des modèles de la socialisation et des ressources symboliques respectivement développés par Malrieu (2003) et Zittoun (2007) permet de considérer le rôle étayant des œuvres (Meyerson, 1948) dans le développement des sujets engagés dans une transition telle que la migration. La littérature laisse à penser que la musique/le musiquer (Small, 2020) peut justement soutenir des processus de personnalisation.Dans ce cadre, l’objectif de cette recherche est d’éclairer les fonctions que le musiquer remplit dans le développement des personnes engagées dans la transition psychosociale que constitue l’expérience migratoire via une approche compréhensive, inductive et une méthodologie qualitative.Des entretiens semi-directifs ont été menés avec 60 adultes (30 H, 30 F), âgés de 20 à 70 ans (m = 35 ; σ = 11), de 31 nationalités différentes, ayant immigré en France à l’âge adulte pour des raisons contrastées, y résidant depuis 1 mois à 48 ans (m = 7,5 ans ; σ = 123 mois) et ayant des niveaux de pratique musicale variés. Leurs discours ont fait l’objet de 4 analyses : lexicométrique (Alceste) ; de contenu (Nvivo) ; « dynamique » (frises développementales) ; statistique.Les résultats montrent que : 1) la transition psychosociale migratoire sous-tend effectivement un processus de personnalisation même lorsqu’elle est subie ou porteuse de violences ; 2) les pratiques musicales des sujets ne se restreignent pas à celles de leurs milieux d’origine mais sont singuliers ; 3) parmi d’autres ressources, la musique remplit des fonctions d’ordre : émotionnel, symbolique, temporel et social soutenant l’élaboration des changements dont les sujets font l’expérience.