Thèse soutenue

Motivation intrinsèque pour le choix dans la maladie de Parkinson : implication des ganglions de la base et du système dopaminergique
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Auteur / Autrice : David Bendetowicz
Direction : Carine Karachi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 22/11/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Christelle Baunez
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Boraud, Alexandre Eusebio
Rapporteurs / Rapporteuses : Christelle Baunez, Julie Péron

Mots clés

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Résumé

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La préférence pour des situations comportant du choix a été observés chez l’humain et plusieurs espèces animales. Cette préférence pour le choix présente des avantages qui semblent prévaloir sur l’obtention de récompenses plus basiques. Le choix pourrait présenter un caractère intrinsèquement motivant. Ce caractère récompensant du choix suggère l’implication du système des ganglions de la base, impliqué dans les processus de prise de décision et de pérennisation des actions, modulé fortement par le système dopaminergique, responsable de la valuation des stimuli. La dégénérescence des neurones dopaminergiques et l’altération des ganglions de la base qui en résulte, provoque les symptômes de la maladie de Parkinson. Alors que les traitements améliorent la fonction motrice, ils peuvent induire des modifications comportementales. Par exemple, certains patients parkinsoniens sous traitement dopaminergique présentent une sensibilité accrue aux récompenses extrinsèques. Certains patients traités par stimulation du noyau subthalamique (NST), noyau essentiel des ganglions de la base, peuvent souffrir d’une prise de décisions impulsives. Ce travail de recherche utilise un nouveau paradigme permettant de caractériser la préférence pour le choix comme récompense intrinsèque. Dans une première étape, le sujet a la possibilité de choisir librement ou non. Dans une seconde étape, il choisit entre deux images celle qui délivre le plus de récompenses. Pour limiter le biais d’exploration, les sujets ont réalisé un apprentissage préalable des contingences de récompenses. Des sujets sains, des patients parkinsoniens avec traitement dopaminergique et d’autres traités par stimulation cérébrale profonde du NST ont été inclus. Les patients parkinsoniens ont réalisé la tâche sans (OFF) et avec traitement (ON). Afin d’examiner si des patterns de connectivité pourraient expliquer les réponses des patients stimulés, la tractographie probabiliste des fibres corticales incluses dans le volume de tissu activé au sein du NST a été analysée. Premièrement, chez des sujets sains, nous avons établi que les humains préfèrent les possibilités de choix pour elles-mêmes, indépendamment des récompenses extrinsèques associées à ces possibilités. Chez les patients, il existe un effet aigu de la stimulation du NST, les sujets ON préférant le choix à hauteur de celle des sujets sains, indépendamment des récompenses extrinsèques qu’ils ont reçus. Chez les patients OFF, la préférence pour le choix diminue près du seuil d’indifférence (50%). Il existe une connectivité accrue avec le cortex cingulaire antérieur dorsal droit chez les patients ayant le plus d’effet. Les patients avec traitement dopaminergique présentaient une préférence pour le choix accru si leurs doses quotidiennes étaient plus élevées. Ces résultats font progresser notre compréhension des déterminants neurocognitifs de la récompense intrinsèque et de son interaction avec des processus motivationnels généraux en démasquant les mécanismes associés aux troubles comportementaux observées dans la maladie de Parkinson.