Thèse soutenue

Écrire la virilité. Romancières et premier sexe en France dans les années 1940 et 1950 (Beauvoir, Duras et aliae)

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Auteur / Autrice : Élisabeth Russo
Direction : Jean-François Louette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 25/11/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Jeannelle
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Compagnon
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Brun, Florence de Chalonge

Résumé

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À rebours du discours sur l’essence des individus et sur l’assignation des femmes à certains genres littéraires, encore présent en France dans les années 1940 et 1950, nous prenons le parti, dans cette thèse, d’une compréhension des femmes auteurs en situation, telle que la propose Sartre en 1947 à propos des écrivains noirs dans Qu’est-que la littérature ? S’il existe une analogie entre la condition noire et la condition féminine, raisonnement qu’effectue déjà Beauvoir dans L’Amérique au jour le jour (1948) en considérant l’assujettissement de l’un et l’autre groupe, les romancières sont les observatrices privilégiées de la virilité, parce que cette dernière les renvoie à une aliénation dont l’écriture peut les libérer. Notre étude se fonde sur des romans d’autrices célèbres de la période, telles que Beauvoir, Duras, Leduc, entre autres, et sur des œuvres d’écrivaines moins connues. Comment ces romancières, confrontées à une période de consolidation de la virilité due à la guerre et à l’après-guerre en France, interrogent-elles le mythe du premier sexe dans leurs fictions ? Le révèlent-elles en tant que mythe nocif et pouvons-nous parler d’un féminisme littéraire ? Ont-elles recours au « style viril » ? Par quels moyens s’affranchissent-elles de ce mythe, pour conquérir une liberté d’écriture ? Les fictions permettent un repérage des divers aspects du genre et de la virilité. Elles présentent aussi les défaillances de cette dernière en appréhendant des personnages d’hommes moyens, plus avides de liberté que de pouvoir. Une approche littéraire des lieux communs virils montre également comment certaines autrices explorent et détournent ces derniers grâce au langage poétique.