Thèse soutenue

Entre marges et images. Trajectoires mallarméennes dans la critique littéraire de Sartre et Derrida

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Auteur / Autrice : Giorgia Testa
Direction : Jean-François Louette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 30/05/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Università degli studi (Milan, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Doumet
Examinateurs / Examinatrices : Eleonora Sparvoli, Adrien Cavallaro, Luca Bevilacqua, Paolo Tamassia
Rapporteurs / Rapporteuses : Rocco Ronchi, Jean-François Hamel

Résumé

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Dans cette thèse, nous nous proposons d'étudier la façon dont le modèle de l'œuvre de Mallarmé a structuré et orienté la critique littéraire de Jean-Paul Sartre et de Jacques Derrida. Si les deux philosophes ont consacré des études spécifiques au poète symboliste – Mallarmé. La lucidité et sa face d'ombre de Sartre et « La double séance » de Derrida –, l'importance de Mallarmé et de sa révolution poétique et métaphysique ne saurait se limiter à ces textes. À travers une relecture des œuvres critiques de Sartre et de Derrida, précédée d'une contextualisation de leur pensée esthétique dans une théorie plus large de l'Être, on a constaté que la poésie mallarméenne imprègne tout le parcours critique des philosophes. En effet, la lecture des textes consacrés à Jean Genet (Saint Genet et Glas), à Ponge (L'Homme et les choses et Signéponge), ainsi que des travaux sur Flaubert, Artaud et Baudelaire, montre que le modèle de Mallarmé fonctionne comme un intertexte caché, influençant les positions critiques des deux intellectuels sur les auteurs en question. Par son expérience poétique radicale, Mallarmé devient pour Sartre le modèle du poète engagé ; cette posture esthétique paradoxale sera inapplicable aux écrivains qui n'ont pas réussi à accomplir, comme Mallarmé, un parcours de désengagement historique et de silence esthétique.Pour Derrida, Mallarmé est la figure-symbole de la crise métaphysique qui traverse le XXe siècle : les analyses derridiennes du « cas Mallarmé » révèlent la façon dont le poète a annoncé la déconstruction, et par conséquent toutes les lectures disséminées produites par la méthode déconstructive. Le résultat de ces faisceaux de lectures croisées, qui complètent la critique historiciste par la critique déconstructionniste, sera de faire ressortir le côté universellement valable de la poétique de Mallarmé : la révolution esthétique du poète a tellement conditionné l'histoire de la littérature et de la philosophie qu'elle est devenue un archétype pour les approches théoriques les plus diverses.