Destins d’Osifekunde, né et mis en esclavage au Nigeria, déporté au Brésil, transporté en France, revenu au Brésil et assassiné à Recife (1793-1842)
Auteur / Autrice : | Aderivaldo Ramos de Santana |
Direction : | Laura de Mello e Souza |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 16/02/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Charlotte de Castelnau-L'Estoile |
Examinateurs / Examinatrices : Luiz Felipe de Alencastro, Roquinaldo Ferreira | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Charlotte de Castelnau-L'Estoile, João José Reis |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Pendant les plus de trois cents ans que dura la traite négrière transatlantique, du XVIe au XIXe siècle, plus de douze millions de personnes furent déportées du continent Africain pour servir de main-d'œuvre dans les plantations de canne à sucre, de coton, ainsi que dans les mines "du Nouveau Monde." On considère que 4.800.000 Africains ont débarqué au Brésil, soit 43 % du total des déportés. Des études plus récentes sur les biographies d’esclaves, retracent les itinéraires individuels des captifs ainsi que leurs démarches pour regagner la liberté. La reconstitution du parcours de ces derniers leur donne de l’humanité, tout en leur restituant leur dignité. Nous nous inspirons de cette méthodologie pour accomplir notre étude doctorale sur la biographie d’Osifekunde, un commerçant issu de l’ethnie Ijebu (du sud-ouest de l’actuel Nigeria), réduit en esclavage au Brésil en 1820 et devenu homme libre en France en 1837. Pour ce faire, nous avons divisé notre étude en six parties et chaque partie est subdivisées en trois chapitres: Dans la première partie nous avons présenté des observations sur les études biographiques en France après les années 1970, notamment sur les biographies d’esclaves, sur l’utilisation de la méthode microhistorique dans ces dernières recherches et les champs de recherche sur les biographies d’esclaves aux États-Unis, au Brésil et en France. Dans une deuxième partie, nous avons essayé de comprendre comment l’intérieur de l’Afrique est devenu le centre d’intérêt des Sociétés Savantes et par conséquent, comment les membres de ces sociétés ont utilisé les témoignages d’esclaves dans leurs études, afin de trouver des endroits très reculés comme la ville de Tombouctou ou la source du fleuve Niger, pour propager l’idée de l’Africain comme « sauvage, antropophage, » ce qui pourrait justifier l’argument civilisateur, utilisé par les européens pour coloniser l’Afrique.