Thèse soutenue

Sols fertiles et trame brune en milieu urbain : impacts de l'ingénierie pédologique sur les sols et les communautés lombriciennes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jeanne Maréchal
Direction : Daniel CluzeauXavier Marié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie, évolution
Date : Soutenance le 09/03/2022
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : EGAAL
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution (Rennes ; 1996-....)
Jury : Président / Présidente : Catherine Keller
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Cannavo
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérôme Mathieu, Ciro Gardi

Résumé

FR  |  
EN

Les sols et la biodiversité qu’ils abritent fournissent de nombreux services écosystémiques participant à l’amélioration du cadre de vie en milieu urbain. Cependant, l’artificialisation croissante constitue un facteur majeur de dégradation des sols et d’érosion de la biodiversité. L’ingénierie pédologique apporte des réponses techniques pour la reconstitution de sols fertiles support de végétation. Peu d’études ont permis à l’heure actuelle de caractériser l’efficience à court et long terme de ces processus d’ingénierie sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques de ces sols en conditions réelles de projets d’aménagement. De plus, ces processus n’incluent aucune prise en compte de la biodiversité des sols, et en particulier des vers de terre, acteurs clés de l’écosystème sol. Ces derniers sont susceptibles d’être fortement impactés par les perturbations engendrées lors des étapes de reconstitution de sol mais également par la rupture des continuités écologiques inhérente au milieu urbain, isolant les sols et les populations lombriciennes par des barrières anthropiques telles que des routes ou des trottoirs. Le premier objectif de la thèse était de caractériser à l’aide d’une quarantaine d’indicateurs les composantes physiques, chimiques et biologiques de la fertilité de Luvisols anthropisés de 30 ans issus d’une ingénierie basique impliquant un décapage peu profond et aucun amendement organique, et des Anthroposols reconstitués de 4 et 20 ans issus d’une ingénierie élaborée impliquant un décapage profond et un amendement organique. Le deuxième objectif était de caractériser les communautés lombriciennes dans ces mêmes sols et d’appréhender les impacts de leur isolement, partiel ou total, par rapport à de potentiels réservoirs. Les résultats montraient dans les Anthroposols un effet très positif de l’amendement organique sur la fertilité, stimulant particulièrement l’activité lombricienne dans les horizons de surface des sols de 4 ans. Vingt ans après leur mise en place, la fertilité des Anthroposols était supérieure à celle de Luvisols anthropisés non amendés, notamment en termes d’activité lombricienne et racinaire. L’isolement n’avait aucun impact sur les communautés lombriciennes des Anthroposols de 4 ans et les Luvisols anthropisés tandis que l’isolement total engendrait une faible abondance et la perte de trois catégories écologiques dans les Anthroposols de 20 ans. Cette thèse met en évidence les impacts contrastés des processus d’ingénierie pédologique sur les fonctions de fertilité et de réservoir de biodiversité lombricienne ainsi que sur l’intégration des sols au sein d’une Trame Brune urbaine permettant les déplacements des lombriciens au sein de la matrice urbaine.