Les formes de l'intensité. Réinterpréter la densité urbaine pour l'espace de vie contemporain

Forms of intensity. Reinterpreting urban density

• Auteur / Autrice : Flavia Magliacani
• Direction : Cristiana Mazzoni, Domizia Mandolesi
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Architecture
• Date : Soutenance le 30/05/2022
• Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome). Facoltà di architettura
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut parisien de recherche Architecture, urbanistique, société - Institut parisien de recherche Architecture, urbanistique, société
• Jury : Président / Présidente : Giovanni Marco Chiri
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Cristiana Mazzoni, Domizia Mandolesi, Gioconda Cafiero, Jean Attali
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Antonella Tufano, Maurizio Carta

Mots clés

Mots clés contrôlés

Paris (France ; agglomération)

Aménagement du territoire -- Aspect environnemental

Société

Urbanisme

Densification urbaine

Mots clés libres

Intensité urbaine

Densité urbaine

Habitat

Mosaïque urbaine

Lieux

Grand Paris

Urban intensity

Urban density

Housing

Urban mosaic

Places

Greater Paris

Résumé

Au cours des trente dernières années, la notion de densité a fait l'objet d'un regain d'intérêt, notamment à la lumière de la croissante conscience écologique imposée comme prérogative pour la révision des théories architecturales et urbaines. La protection du territoire est devenue un nouvel impératif catégorique et une vaste littérature sur la dispersion et l'étalement urbain a identifié dans le "retour à la ville dense et compacte" la principale stratégie à poursuivre pour un avenir durable. Dans ce contexte, les vertus de la ville compacte ont constitué le cheval de bataille d'une approche politique éminemment orientée vers la polarisation ou la consolidation des centralités existantes. Dans ce contexte, la "densification" a souvent été au centre du débat disciplinaire comme une stratégie principalement orientée vers la récupération des formes traditionnelles. Cependant, cette approche a révélé une certaine partialité de l'analyse et quelques failles méthodologiques basées sur des dualismes rigides (ville-campagne, centre-périphérie, urbain-suburbain, ville étendue-ville compacte) qui risquent encore de banaliser la complexité des systèmes territoriaux.Ainsi, certaines pilliers qui ont imprégné le domaine de l'architecture urbaine, dont le "mythe de la densité", doivent être remises en question. Une flexibilité intellectuelle est donc requise afin de reformuler certains concepts et outils significatifs du dessein contemporain.Par conséquent, l'objectif principal de la thèse est d’engager une approche différente de la question de la "densité" à travers la réinterprétation de cette mesure toujours importante en tant que clé analytique-interprétative et outil conceptuel intrinsèque au projet. En partant des limites qui ont émergé des définitions et des utilisations passées de la notion, le travail adopte un glissement sémantique et conceptuel vers la notion d'intensité. L'objectif est de souligner la nécessité croissante de passer d'une conception statique de la notion de densité à une conception dynamique axée sur les qualités relationnelles et interactionnelles, en essayant d'identifier les formes et les configurations spatiales correspondantes.Sur cet incipit, une méthodologie de travail a été développée, construite sur la concaténation de quelques opérations fondamentales: premièrement, remettre en question le statu quo et analyser les principales conditions contextuelles; deuxièmement, définir une direction de recherche en partant d'une prise de position au sein de la problématique, afin de comparer différentes solutions opérationnelles.Le travail se compose de quatre parties principales. La première partie développe le cadre théorique, tandis que la seconde est consacrée à l' établissement de l'outil d'analyse et de planification de l'intensité urbaine. Dans la troisième partie, ce dernier constitue une " lentille " avec laquelle analyser et interpréter une réalité territoriale spécifique : l'agglomération parisienne. Dans la quatrième partie, l'étude est approfondie sur un morceau métropolitain spécifique, le territoire de Montreuil. L'étude est consacrée à l'observation, la mesure et la qualification des principales relations d’intensités qui caractérisent le territoire à différentes échelles (de l'échelle de la commune à celle de l'îlot). Enfin, l'étude explore quelques propositions d'intensification urbaine réalisées dans le contexte considéré. L'intention est d'explorer le potentiel du projet d'intensification à travers l'évaluation de plusieurs hypothèses de transformation.

Over the past thirty years, the notion of density assumed a renewed interest, especially in the light of the growing ecological awareness imposed as a prerogative for the revision of architectural and urban theories. The protection of the territory has become a new categorical imperative and a vast literature on urban dispersion and sprawl has identified in the "return to the dense and compact city" the main strategy to pursue for a sustainable housing future. In this context, the virtues of the compact city have constituted the workhorse of a policy approach oriented towards the polarization or the consolidation of the existing centralities. In this context, the “densification” has often been at the center of the disciplinary debate as a strategy oriented towards the recovery of traditional forms. However, this approach revealed a certain partiality of analysis and some methodological flaws based on rigid dualisms (city-countryside, center-periphery, urban-suburban, widespread – compact city) which still runs the risk of trivializing the complexity of the territorial systems.Hence, some of the cornerstones that have pervaded the field of the urban architecture, including "myth of density", must be questioned. An intellectual flexibility is therefore required in order to reformulate some significant concepts and tools of the contemporary design.Therefore, the main objective of the thesis is to assume a different approach to the "density" issue through the reformulation of this still important measure as an analytical-interpretative key and as an intrinsic tool to the project. Starting from the limits that emerged from the past definitions and uses of the notion, the work a semantic and conceptual shift towards the notion of intensity. The aim is to stress the increasingly necessity to translate from a static conception of the density concept to a dynamic conception focused on relational and interactional qualities, trying to identify the related spatial forms and configurations.The work was conducted in a double way. On the one hand, through an inter-disciplinary narrative aimed at outline a theoretical background of reference, also taking into consideration some fruitful interactions with other disciplinary fields. On the other hand, the same background formed the basis to constructing an interpretative tool, useful for the design and the analysis of urban space with a a site-specific approach.The work consists of four main parts. The first part develop the theoretical framework, though the second one is devoted to illustrate the analytical-planning tool of the urban intensity. In the third part, the latter constitutes a "lens" with which to analyze and interpret a specific territorial reality: the Parisian metropolitan area. In the fourth par, the study is deepened on a specific metropolitan piece, the territory of Montreuil. The study is dedicated to observing, measuring and qualifying the main relationships and intensities that characterize the territory at different scales (from the scale of the municipality to the scale of the block). Lastly, the study explores some proposals for urban intensification carried out in the context taken under consideration. The intention is to explore the potential of the intensification project through the evaluation of several transformative hypothesis.